«Projet M» : bâtir la science-fiction sur le web
Par Rachel Del Fante\Agence QMI
Avec un marteau, beaucoup de peinture, mais surtout de la volonté, l’imagination n’a pas de limites pour les créateurs de la nouvelle web-série québécoise de science-fiction «Projet M».
L’équipe de la série «Temps mort» revient cette fois avec une web-série qui mettra en scène quatre astronautes en orbite autour de la terre. Une mission qui demande aux productions Babel de relever plusieurs défis, dont la conception de décors semblable à ceux de «Star Wars».
«Les gens nous traitent de fous parce que ce genre de choses n’est même pas fait pour la télé ou le cinéma au Québec, admet Éric Piccoli, réalisateur de “Projet M”. C’est un gros mandat, et on s’est dit qu’on ne le ferait pas à moitié.»
Difficile d’ailleurs de se douter que ce qui aura la forme d’une station spatiale à l’écran est en fait un immense décor en bois, érigé dans un vieux hangar de Laval. Six mois de travail, entrecoupés de quelques semaines de tournage pour ce qui totalisera 90 à 135 minutes de film.
Bien que les comédiens et l’équipe de tournage soient payés, les heures consacrées à la construction des décors sont bénévoles, tandis que la série est financée en grande partie par les producteurs.
«Il n’y a pas beaucoup de financement pour le web au Québec, affirme Éric Piccoli. On devrait avoir 30 fois plus pour que tout le monde soit payé convenablement.»
C’est donc entre autres grâce à l’aide d’amis et de collègues que la série pourra prendre vie. «Mon père et le père d’un ami sont rénovateurs. Ils ont commencé à aider, mais finalement ils sont là six jours par semaine, explique Éric Piccoli. Pour tous les gens qui nous connaissent, c’est la même chose».
Selon Julien Deschamps Jolin, qui joue l’un des astronautes sur «Projet M», c’est le goût de faire une série qui sort de l’ordinaire et le «désir de mener ce projet-là à bout de bras avec les autres» qui l’encourage à s’impliquer durant la production et lors des tournages.
Pour Éric Piccoli, qui a une formation en bande dessinée, c’est sa passion pour le cinéma qui le pousse à continuer. «Faire ça, ce n’est pas payant. Je fais ça pour que l’histoire s’écrive, parce que ce sont mes tripes que je sors», confie-t-il.
Ainsi, avec un peu d’effort, il n’y a pas qu’à Hollywood qu’on peut faire de la science-fiction, selon le réalisateur. «L’imagination n’a pas de nationalité. Dans “Temps mort”, c’était l’hiver et mon héros était un ancien facteur. On peut faire de la science-fiction en contexte avec le Québec», affirme-t-il.
"La web-série, mettant également en vedette Julie Perreault, Jean-Nicolas Verreault et Pierre Verville, sera présentée en dix épisodes d'environ dix minutes sur Kebweb.tv et Ztélé à l'automne 2013.
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