Plus de 27 000 signatures contre le concours
L'opposition à l'arrivée chez nous de concours de beauté pour fillettes -les mini-miss- augmente rapidement. En fin d'après-midi, 27 000 personnes avaient signé la pétition demandant l'annulation de l'événement; mais pas question pour Québec d'intervenir.
Le concours devrait avoir lieu à Laval le 24 novembre, à un endroit qui n'est pas encore dévoilé, pour éviter les protestations.
Dans une entrevue à TVA Nouvelles en après-midi, l'organisatrice de l'événement, Valérie Fortin l'a défendu.«Les parents qui veulent mettre leur enfant dans ces concours-là, ça demeure leur décision personnelle... je crois que c'est vraiment aux parents d'utiliser leur jugement.»
L'événement, qui se veut un concours préliminaire, est différent des pageants américains. Mme Fortin note que le maquillage sera interdit aux enfants de moins de dix ans, de même que le bronzage ou les faux-ongles.
Québec n'interviendra pas
La ministre responsable de la Condition féminine Agnès Maltais a aussi réagi en après-midi; il n'est pas question d'interdire le concours. «Une interdiction à des parents, au privé, c'est compliqué», a-t-elle dit. «Je ne peux pas dire aux gens que c'est interdit, mais c'est sûr que nous devons éviter d'hypersexualiser les jeunes filles», a ajouté Mme Maltais, qui se rendait au conseil des ministres.
«On a, le gouvernement et les parlementaires, adopté une charte contre l'hypersexualisation. On a déjà fait un appel à éviter ce phénomène, mais je pense qu'il faut l'entendre à nouveau», croit la députée de Taschereau.
Le culte de la superficialité
La militante féministe Léa Clermont-Dion, une des personnalités derrière la pétition, est très ferme dans ses propos. «Est-ce qu'on veut un endoctrinement à ce point-là? Une aliénation, un culte à la superficialité ?». «Je trouve ça particulier que dans la société, on pourfend la pédophilie, mais on met sur un piédestal ces petites filles là», a-t'elle déclaré dans une entrevue à LCN.
Des conséquences pour les enfants
Le Dr Christiane Laberge croit que ce genre de concours peut avoir des répercussions. «C'est de formater les enfants directement à la séduction, à une relation sociale qui est déjà tronquée. Et on sait que les enfants sont là pour apprendre; donc, j'essaie un comportement, et je corrige. Et comme c'est la séduction qui est la base de ces concours-là, ce n'est pas vrai qu'un enfant de deux ans, sa personnalité est bien affirmée,elle est à mouler.»
Les concours de «mini-miss» sont populaires aux États-Unis, et dans des téléréalités. On y voit des fillettes outrageusement maquillées, avec des perruques, des faux ongles.
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