Le spectacle «Ne me quitte pas : Un hommage à Brel» présenté à Laval

Par Daniel Daigneault\Agence QMI
Il faut voir ce spectacle «Hommage à Brel» pour comprendre l'engouement pour cette production créée il y a deux ans et présentée actuellement en tournée au Québec.
Il y a bien sûr ces chansons, indémodables, mais surtout ces interprètes de grand talent qui, dans une mise en scène sobre, nous donnent véritablement l'impression d'assister à un concert unique.
À la salle André-Mathieu de Laval vendredi soir, les chansons de Brel ont résonné haut et fort pour les spectateurs, un public passablement âgé conquis à l'avance qui s'amusait même par moments à fredonner certains refrains.
Accompagnés au piano par Benoit Sarrazin, Isabelle Boulay, Marie-Élaine Thibert, Diane Tell, Danielle Oddera, Bïa, Paul Piché, Bruno Pelletier, Pierre Flynn, Marc Hervieux et Luc De Larochellière ont défilé tour à tour sur scène, interprétant chacun deux chansons de Brel. Au-dessus d'eux, un écran permettait aux spectateurs de les voir en format géant, en plus de pouvoir apprécier des photos et des extraits d'entrevues de Jacques Brel qui parle de ses rêves, de la vie, de ses chansons.
«C'est certainement l'un des beaux moments de ma carrière que je vis avec ce spectacle et cette tournée (16 spectacles en 19 jours!), de confier Marie-Élaine Thibert. Je me sens très chanceuse d'être ici, on est comme une famille et quand on voyage tous ensemble, c'est fascinant d'entendre toutes ces histoires reliées au métier que les gens racontent.»
Isabelle Boulay se gâte en interprétant sa chanson préférée de Brel, «Jojo», en plus d'un «Ne me quitte pas» bien senti qui lui a valu une chaleureuse ovation.
«L'œuvre de Brel, il faut que tu abordes ça avec beaucoup d'humilité, confie Isabelle. C'est difficile d'interpréter les chansons de Brel comme lui les interprétait, mais dans un sens, c'est pas si difficile parce que tout est là, tu n'as qu'à te mettre au service du texte. Les spectateurs sont vraiment dans le recueillement, ils écoutent Brel qui se raconte sur écran géant et ses interventions mettent la table pour les chansons qui viennent.»
À 75 ans, Danielle Oddera charme le public avec ses interprétations émouvantes, notamment «La valse à mille temps» livrée sans faille. Elle a bien connu Brel, ayant même l'occasion d'assurer sa première partie en 1965 à la Comédie-Canadienne, devenue par la suite le Théâtre du Nouveau-Monde. On se sent d'ailleurs près de Brel comme jamais lorsqu'elle lit la dernière lettre de Brel adressée à sa soeur Clairette, avec qui il entretenait une tendre amitié.
Entendre Pierre Flynn chanter avec entrain «La bière» ou Bruno Pelletier «La chanson des vieux amants», ou encore Marie-Élaine Thibert se mettre au service de «Quand on n’a que l'amour» nous permet de réaliser à quel point l'oeuvre de Brel est vaste et vieillit bien. Pour la finale du spectacle, tous se retrouvent sur scène pour chanter ensemble «Ne me quitte pas» et «Salut», ce qui vient conclure une soirée magique.
Ce spectacle créé il y a deux ans dans le cadre du festival «Montréal en lumière» est présenté jusqu'au 2 février dans sept autres villes et la plupart des représentations affichent complet. Luc De Larochellière nous a d'ailleurs confié qu'il est fort probable qu'une autre tournée ait lieu en janvier 2015.
Pour informations: www.spectramusique.ca
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