Ministre de l'Éducation
Bernard Drainville enverra une directive pour interdire le cellulaire en classe
Par La Presse Canadienne
Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, enverra d'ici peu une directive pour interdire le cellulaire en classe au primaire et au secondaire.
L'information, d'abord rapportée par Le Journal de Québec, a été confirmée mercredi matin par La Presse Canadienne.
M. Drainville veut interdire les téléphones cellulaires dans les locaux destinés à l'enseignement, mais quand même permettre aux enseignants de les utiliser de façon exceptionnelle à des fins pédagogiques.
Cette directive ne s'appliquerait pas aux écoles privées.
Le 30 mai dernier, le gouvernement caquiste avait pourtant rejeté une motion du Parti québécois demandant d'encadrer l'utilisation du téléphone cellulaire en classe au primaire et au secondaire.
Le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui a une formation d’enseignant, voulait que cet encadrement soit mis en place à temps pour la prochaine rentrée scolaire.
La motion qu’il a présentée au Salon bleu demandait à l’Assemblée nationale de s'inquiéter des effets néfastes du téléphone cellulaire sur la concentration et la motivation des élèves.
Elle notait que d’autres juridictions ont adopté des mesures restrictives quant à l’utilisation du cellulaire dans les écoles et observé des effets positifs sur la socialisation des élèves.
Le texte avait été présenté conjointement avec la députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, et la députée indépendante de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols.
Pour rallier ces appuis, le PQ avait dû biffer le verbe «interdire» pour le remplacer par «encadrer».
Le gouvernement s'était tout de même opposé au dépôt de la motion par la voix de son leader parlementaire adjoint, Mathieu Lévesque, qui s'était levé pour déclarer : «Pas de consentement.»
Au printemps dernier, 92 % des 7000 enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) disaient appuyer l'interdiction du cellulaire en classe, sauf pour certaines activités pédagogiques.
La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, avait affirmé que les enseignants voulaient réduire les distractions en classe et qu'ils craignaient de plus en plus d’être filmés à leur insu par des élèves.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait indiqué par le passé qu'il était «ouvert à réfléchir» à une interdiction généralisée.
En 2021, lors de la Consultation sur la santé des jeunes et l’utilisation des écrans, plusieurs experts avaient rappelé les effets néfastes des écrans sur la vue, le sommeil et le poids.
Mais les écrans ont aussi du bon, avaient-ils dit. À l’école, ils permettraient notamment de varier les approches pédagogiques.
Caroline Plante, La Presse Canadienne
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