Gilles Vaillancourt : menacé par la mafia?

Par Éric Thibault / Agence QMI
C’est en raison de menaces présumément proférées par la mafia italienne que l’ex-maire Gilles Vaillancourt a annoncé sa démission entouré d’un fort contingent de policiers lavallois, vendredi dernier.
Le Journal a appris que deux jours plus tôt, la Gendarmerie royale du Canada a relayé à la police de Laval des renseignements voulant qu’un ou des individus associés au crime organisé italien auraient manifesté l’intention de s’en prendre à M. Vaillancourt.
Ces menaces n’ont pas été directement adressées au principal intéressé.
Surveillance accrue
N’étant pas en mesure de savoir si les menaces étaient bel et bien fondées, la police de Laval n’a voulu courir aucun risque.
La maison de l’homme de 71 ans, sur le Croissant des Îles, a été placée sous surveillance dès la lendemain matin et des patrouilleurs ont été assignés à l’hôtel de ville.
Vendredi, une douzaine de policiers étaient bien en vue à l’hôtel de ville pendant que Gilles Vaillancourt annonçait son départ. Les policiers du Groupe tactique d’intervention avaient aussi été dépêchés sur les lieux, prêts à intervenir au besoin.
Gilles Vaillancourt avait conclu sa déclaration sans période de questions des journalistes, quittant rapidement sous haute escorte des forces de l’ordre.
La police lavalloise avait admis avoir reçu une information d’un autre corps de police indiquant que «l’intégrité physique du maire Vaillancourt pouvait être en cause».
Hier, la résidence de celui qui a régné sur la ville pendant 23 ans n’était plus surveillée par la police, compte tenu de l’enquête qui a été menée depuis une semaine.
Pression et perquisitions
Gilles Vaillancourt s’était retiré, le 24 octobre, pour réfléchir à son avenir politique, devant la pression exercée par des enquêtes de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et les révélations faites à la commission Charbonneau.
Les policiers de l’escouade Marteau ont notamment découvert 110 000 $ dans les coffrets de sûreté dont il est propriétaire dans certaines institutions financières, il y a un mois. Des perquisitions ont aussi été menées chez lui, à l’hôtel de ville et chez plusieurs entrepreneurs et firmes d’ingénieurs ayant obtenu des contrats publics à Laval.
Le 17 septembre, un homme de 36 ans avait été arrêté après avoir proféré des menaces à M. Vaillancourt lors d’un appel logé à la centrale d’urgence 911 à partir d’une cabine téléphonique.
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