Procès Sorella : une figure paternelle pour ses nièces

Par Valérie Gonthier\Agence QMI
Abandonnées par leur père mafieux en cavale, Amanda et Sabrina De Vito pouvaient compter sur leur oncle qui les chérissait comme si elles étaient ses propres filles.
«Je suis devenu comme un père pour elles», a dit Nick De Vito, le frère de Giuseppe De Vito.
Après la disparition de ce dernier, l’oncle est devenu très «impliqué» auprès de ses nièces, a-t-il témoigné au procès de son ancienne belle-sœur Adèle Sorella, accusée du meurtre prémédité de ses filles.
Tutorat, pratique de soccer, activités parascolaires: Nick De Vito s’occupait souvent de ses nièces, au point d’incarner une véritable «figure paternelle» pour elles, en l’absence de leur père.
Giuseppe De Vito est parti en novembre 2006, alors recherché par les policiers dans le cadre de l’opération Colisée. Lorsque ses filles de neuf et huit ans ont été retrouvées sans vie le 31 mars 2009, il était toujours en cavale.
Après la fuite de son mari, Adèle Sorella était «sous le choc» se souvient M. De Vito. Donc, en plus de prendre soin des filles de son frère, Nick De Vito tentait également de s’occuper de leur mère.
Il a dit en Cour qu’il était «toujours inquiet» lorsque cela concernait sa belle-sœur. Adèle Sorella l’appelait régulièrement, soit une à deux fois par semaine, pour lui parler ou demander de l’aide. Le jour du drame, elle lui a laissé un message sur sa boîte vocale. Elle voulait qu’il se rende chez elle.
Sur le coup, il a bien cru qu’elle «avait fait quelque chose ou qu’elle s’était infligé des blessures». Surtout qu’après le départ de son mari, elle avait tenté de se suicider trois fois. Mais pour M. De Vito, cet appel en était un «de routine». Donc avant de se rendre chez sa belle-sœur, il est allé faire réparer son cellulaire.
Aussi alerté par un message vocal semblable de sa sœur ce jour-là, Luigi Sorella s’est pour sa part précipité chez elle, où il a retrouvé ses nièces sans vie dans leur salle de jeu.
Manœuvre du conducteur
Adèle Sorella a été arrêtée quelques heures suivants cette macabre découverte, après avoir fait une sortie de route. Lors de cet accident, son véhicule a dérapé, avant de percuter un poteau en bordure de la route.
Selon les calculs d’un expert reconstitutionniste venu témoigner mardi, le véhicule roulait à 99km/h lorsqu’il s’est engagé dans une courbe. Mais à sa connaissance, la vitesse n’est pas en cause dans cette sortie de route. C’est plutôt une «manœuvre du conducteur pour déstabiliser le véhicule» qui a causé le dérapage, a-t-il dit.
L’expert reconstitutionniste, Pierre-Michel Desjardins, doit être contre-interrogé mercredi.
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