Procès Sorella: les délibérations se poursuivent

Par Valérie Gonthier/Agence QMI
Amanda et Sabrina De Vito ont été retrouvées sans vie le 31 mars 2009. Les corps ne présentaient aucune trace de violence. D'ailleurs, aucun expert ne peut déterminer avec certitude la cause de leur décès. Mais la Couronne privilégie la thèse voulant qu'elles soient mortes d'asphyxie, dans la chambre hyperbare.
Si l'appareil n'est pas en fonction et que les fermetures éclair sont fermées, cela devient un espace en vase clos. Les fillettes auraient manqué d'air au bout de 90 minutes, a témoigné un chimiste. Adèle Sorella avait acheté la chambre hyperbare en 2008, pour traiter les problèmes d'arthrite juvénile de la plus jeune de ses filles, Sabrina.
Le jury doit choisir entre quatre verdicts: coupable de meurtres prémédités, coupable de meurtres non-prémédités, coupable d'homicides involontaires ou l'acquittement.
Ils doivent être unanimes dans leur décision.
Un cas bidon selon Oxyhealth
La compagnie qui fabrique et commercialise la chambre hyperbare saisie chez Adèle Sorella accuse les médias et les avocats d’avoir monté en épingle le rôle qu’aurait pu jouer l’appareil thérapeutique dans la mort des enfants.
«C’est vraiment un cas bidon. Les journaux et les procureurs de la Couronne essaient de gonfler l’affaire à cause de la mère et du lien avec la mafia», a dénoncé le gestionnaire d’Oxyhealth, Samir Patel.
C’est cette compagnie qui fabrique la chambre hyperbare de marque Vitaeris 320. Sorella s’en est procuré une en 2008 pour traiter les problèmes d’arthrite juvénile de sa fille Sabrina. Elle a même payé l’appareil en argent comptant, au coût de 24 000 $. Au procès, la chambre hyperbare s’est vite retrouvée au cœur de la preuve que la Couronne a présentée au jury.
« Mousser la cause »
D’ailleurs, le procès de cette mère accusée des meurtres prémédités de ses enfants a eu des échos chez les employés de cette compagnie américaine.
«On est assurément au courant de ce dossier, je vous l’assure», a lancé un commis d’Oxyhealth, joint par téléphone, avant de nous transférer à son patron.
«C’est un cas bidon. Il est impossible de mourir dans cet appareil», a martelé Samir Patel.
Selon lui, la chambre hyperbare a été évoquée dans ce procès simplement pour «mousser» la cause. «Si quelqu’un a voulu tuer ces enfants, il a pu le faire. Mais ce n’est pas la faute de mon produit», a-t-il dit, sur la défensive.
Incapable de déterminer avec certitude la cause du décès des enfants, la pathologiste judiciaire a émis des hypothèses. Elle privilégie celle voulant que les fillettes soient mortes d’asphyxie dans la chambre hyperbare. Si elle n’est pas en fonction et que la fermeture éclair est fermée, cela devient un espace en vase clos. Dans un tel cas, il est normal qu’elle n’ait rien décelé à l’autopsie, a-t-elle dit.
Un renseignement qui est incorrect, jure M. Patel, coupant sans cesse la parole à l’auteure de ces lignes. «C’est simplement impossible qu’elles soient mortes dans cet appareil», a-t-il répété.
Et malgré les nombreux articles écrits concernant son produit qui aurait été le tombeau des fillettes De Vito, Samir Patel affirme ne pas s’inquiéter de la mauvaise publicité que pourrait engendrer ce procès.
Il a évoqué la jeune Sabrina, qui se serait sentie mieux après les traitements, puis a conclu: «Le traitement a été efficace et a aidé cette enfant. Elle a été guérie en utilisant la chambre hyperbare.»
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