Un avortement mène à la culpabilité d’un agresseur sexuel

Par Cédérick Caron
Un homme a été reconnu coupable de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels à l’endroit de sa belle-fille mineure grâce entre autres à de l’ADN prélevé sur un fœtus à la suite d’un avortement.
Le verdict est tombé en fin d’avant-midi, le 5 septembre au palais de justice de Laval. Les faits reprochés à l’homme âgé dans la cinquantaine, et qui ne peut être identifié par mesure de protection pour la victime, se seraient produits entre le 1er juin 2007 et le 30 juin 2010.
Selon le témoignage de la victime, elle aurait été agressée sexuellement plus d’une centaine de fois, principalement à la résidence familiale, le matin avant de partir pour l’école.
En 2009, l’adolescente est même tombée enceinte de son agresseur. Elle se serait aperçue de cette grossesse que 20 semaines après la conception, au mois de décembre de la même année. Au cours de ce même mois, un avortement a été pratiqué. Des expertises d’ADN ont pu être faites, par la suite, sur le fœtus et le placenta retirés.
La juge de la Cour du Québec, Marie-Suzanne Lauzon a expliqué dans sa décision qu’elle ne pouvait retenir le témoignage que l’accusé a présenté en défense spécifiant qu’il était basé sur la spéculation qu’il était en contradiction avec la version de son témoin et de l’expertise médicale.
L’accusé a nié toute agression et a même mentionné que son frère aurait pu être le père biologique du bébé expertisé. Une théorie qu’a réfutée l’expert biologique de la Couronne qui estimait à 99,99999 % la probabilité que l’accusé soit le père de l’enfant non désiré.
Dans sa décision, la juge Lauzon a salué l’aplomb avec laquelle la victime, qui vie aujourd’hui en famille d’accueil, a témoigné pendant le procès, «n’évitant aucune question en contre-interrogatoire et tentant de fournir le plus de détails possible pour permettre la meilleure analyse du dossier».
L’accusé sera de retour devant le Tribunal le 26 novembre prochain. Les avocats des deux partis feront entendre leurs arguments sur la peine à imposer.
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