Un Lavallois victime de fraude vend quasiment sa maison sans le savoir

Par SIMON BOUSQUET / JOURNAL DE MONTRÉAL
Un homme qui n’avait pas l’intention de vendre sa maison a bien failli se retrouver à la rue lorsque des fraudeurs ont tenté de vendre sa maison en volant son identité et celle d’un acheteur.
Durant la période des vacances estivales, des fraudeurs avaient d’abord usurpé l’identité de celui que l’on nommera David pour préserver son anonymat. Ils avaient ensuite entrepris de vendre sa maison d’un quartier cossu de Laval pour 370 000 $.
Pour faciliter la vente, ils avaient aussi volé l’identité de Christian Brisson, qui devait jouer le rôle de l’acheteur.
FRAUDEURS HABILES
«Ce sont des gens qui n’en sont pas à leur première tentative ou qui sont très bons. Tout était calculé, croit David. Ils ont agi durant la période des vacances et des déménagements, ce qui rend la retenue de courrier plus plausible.»
Le plan avait bien fonctionné jusqu’à ce que la notaire mandatée pour conclure la vente découvre le pot aux roses. La vente a donc échoué et depuis, les policiers recherchent des suspects.
Tout a commencé en juillet, lorsque les victimes ont reçu des lettres de Poste Canada confirmant que leur courrier serait retenu au bureau de poste.
Puisqu’aucun d’eux n’avait eu recours à ce service payé à l’aide de cartes de crédit volées, ils en avaient demandé l’annulation.
Si l’événement avait laissé les victimes perplexes, il n’avait toutefois pas éveillé de soupçon suffisant pour qu’ils portent plainte. Ce n’est que quelques semaines plus tard que M. Brisson a constaté que quelque chose de louche se tramait.
ÉCHEC À LA FRAUDE
À son retour de vacances, un message de sa banque l’informait que sa demande de prêt hypothécaire avait été refusée. «Lorsque j’ai entendu le message, j’ai compris que c’était plutôt une question de vérification», explique M. Brisson.
Durant ses vacances, David avait aussi reçu un appel de sa banque. On lui demandait de confirmer les raisons pour lesquelles il souhaitait fermer son hypothèque. «J’ai cliqué que c’est une fraude. J’ai immédiatement appelé ma banque pour tout annuler», assure-t-il.
Les fraudeurs avaient déjà pris un rendez-vous chez une notaire indépendante pour finaliser la transaction. Lors d’une conversation avec le prétendu vendeur, quelque chose avait toutefois éveillé ses soupçons.
«Même si la maison est seulement à mon nom, pour que je puisse la vendre, la loi exige que ma femme signe aussi. Quand elle l’en a informé, il s’est mis à bégayer. Il a raconté qu’il avait donné sa part à sa femme et qu’elle était maintenant introuvable», explique David.
Voyant qu’il y avait anguille sous roche, la notaire a trouvé un autre numéro de téléphone pour contacter le vrai David.
«Elle m’a dit qu’elle avait découvert que quelqu’un se faisait passer pour moi», raconte-t-il.
Alors que les autorités étaient sur le qui-vive pour mettre la main au collet des fraudeurs, un homme blanc d’une cinquantaine d’années s’était présenté au bureau de poste pour récupérer le courrier de M. Brisson. Le commis l’avait fait patienter et avait contacté le 9-1-1.
«Sur les caméras de surveillance, on voit qu’après cinq minutes, il commence à s’impatienter, raconte David. Puis, il se sauve en courant. Tout le monde a essayé de le retenir, mais il a pris la fuite avec quelqu’un qui l’attendait à l’extérieur dans une vieille voiture.»
Toute personne ayant des informations sur cette affaire doit contacter la police de Laval au 450 662-4636.
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