Stupéfaction totale au pénitencier de Donnacona devant la mort de Giuseppe De Vito

Par Éric Thibault\Agence QMI
C’est avec stupéfaction que le personnel du pénitencier de Donnacona a appris que le mafioso montréalais Giuseppe De Vito y a été foudroyé par un empoisonnement au cyanure dans sa cellule et que la thèse du meurtre est envisagée par les policiers.
«Je suis tombé sur le cul en lisant ça. Personne ne savait ça ici», a confié un de nos informateurs sur place, hier, à la suite des révélations du Journal de Montréal.
On s’attendait à une mort naturelle puisque le caïd de 46 ans «était couché par terre sur le dos, comme s’il faisait une sieste» quand des gardiens l’ont trouvé dans la cellule qu’il occupait seul, le 8 juillet.
Les développements de l’enquête de la Sûreté du Québec étant frais, les autorités carcérales n’ont donc pas encore cherché à savoir comment ce poison violent a pu franchir les barbelés du pénitencier à sécurité maximale, selon nos sources. Le Service correctionnel du Canada s’est refusé à tout commentaire.
TYPIQUE DE LA MAFIA SICILIENNE
Le Bureau du coroner a confirmé hier que «Ponytail» a succombé à une intoxication au cyanure. Le rapport du coroner Luc Malouin serait dévoilé sous peu.
Pierre De Champlain, ex-analyste en renseignement à la GRC et spécialiste du crime organisé italien, croit la thèse du meurtre plausible dans la mesure où De Vito «représentait une faction rebelle du clan Rizzuto» et se savait en danger.
Il a indiqué qu’en Italie, le recours au cyanure est d’ailleurs «une méthode populaire» au sein de la Cosa Nostra.
«Plusieurs individus liés à la mafia sicilienne sont morts empoisonnés au cyanure durant leur incarcération, soit par meurtre, soit par suicide. Mais dans le crime organisé au Québec et même au Canada, c’est une première.»
Le criminologue Jean-Claude Bernheim se demande qui a pu introduire ce poison et comment.
«Avec ce produit-là, l’objectif visé était clair», a-t-il dit, en rappelant que deux détenus à l’origine de l’émeute meurtrière au pénitencier Archambault de Sainte-Anne-des-Plaines, en 1982, s’étaient enlevé la vie avec du cyanure.
Le 29 février 1996, des employés du pénitencier de Donnacona avaient été informés que leur dîner de macaroni, préparé par des détenus, contenait du cyanure. Personne n’en avait mangé et la nourriture fut analysée par Santé Canada. Les résultats s’étaient avérés négatifs.
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