La même passion de père en flics

Par Valérie Gonthier/Journal de Montréal/Agence QMI
La passion d’être policier se partage de génération en génération dans la famille Brochet. Le grand-père était chef en Gaspésie, le père l’est à Laval, la fille et le fils patrouillent à Montréal et à Gatineau.
Ils ne portent pas le même uniforme, mais Pierre Brochet et ses enfants, Marie-Pier et Antoine, ont au moins un point commun : ils ont la police tatouée sur le cœur.
«Être policier, c’est une vocation. Tu aimes ou tu n’aimes pas. Quand tu entres là-dedans, tu t’engages dans quelque chose d’intense», expose Pierre Brochet, directeur de la police de Laval depuis l’automne.
Il a passé 28 ans au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Jusqu’à tout récemment, l’homme âgé de 48 ans était l’adjoint au directeur, Marc Parent.
Monde de policiers
Son père a travaillé comme policier à Murdochville, avant d’être chef de police à New Richmond. Lorsqu’il était jeune, devenir policier était plus que naturel.
«J’ai grandi dans ce monde-là. Je voyais mon père partir travailler en uniforme le matin, il venait dîner le midi en uniforme, il y avait l’auto de police dans la cour arrière. Je pouvais passer des journées avec lui au poste de police», dit M. Brochet.
Et quand ses enfants lui ont annoncé qu’ils voulaient suivre ses traces, cela lui faisait bien plaisir. «En tant que parent, une chose que tu veux, c’est que tes enfants choisissent un métier qu’ils aiment», ajoute-t-il.
«Ado, on ne veut pas vraiment faire la même chose que nos parents, explique Marie-Pier, âgée de 24 ans. Mais quand j’ai décidé d’être policière, il n’y avait rien d’autre qui m’intéressait.»
Des soupers de police
Trois policiers autour d’une table, ça parle inévitablement d’affaires... policières. Mais chez les Brochet, tout le monde ne gravite pas nécessairement autour de ce domaine. La mère de Marie-Pier et Antoine travaille en santé, alors que leur sœur Sarah étudie en mode. «Il faut faire attention. Parfois, on part sur des conversations lors des soupers. Parce qu’on a plein d’affaires à se raconter, dit M. Brochet en riant. À un moment, on se dit qu’il faut arrêter de parler de police.»
Avoir un mari et deux enfants policiers ne doit pas toujours être rassurant pour une femme. «Je me souviens que ça l’insécurisait quand même au début quand Marie-Pier est entrée dans la police. Elle avait vécu le stress de savoir que j’étais policier, raconte Pierre Brochet. J’ai beaucoup été dans l’action. Elle était contente, mais en même temps inquiète pour sa fille. Parce que ça reste notre petite fille», raconte-t-il.
Passion
Y a-t-il une pression de performer lorsque notre père est haut gradé dans la police? Absolument pas, assurent les enfants de M. Brochet.
«On avait juste la pression d’entrer dans la police, parce que c’est vraiment ça qu’on veut faire. On risquait plus d’être déçus personnellement de ne pas être policiers que de décevoir notre père», ajoute Antoine.
Marie-Pier travaille au SPVM depuis mai 2012. Son frère, qui a 23 ans, a intégré l’équipe de Gatineau au printemps dernier. Lorsque chacun d’eux a commencé à patrouiller, leur père a enfilé un uniforme et a passé une journée sur la route avec eux.
«Tu le sens qu’ils sont vraiment heureux, qu’ils ont ça dans le sang», lance Pierre Brochet.
S’ils ont suivi jusqu’ici les traces de leur père, Antoine et Marie-Pier n’aspirent pas à un poste de direction. Du moins, pas pour l’instant.
«On entre dans la police pour patrouiller et répondre aux appels. Pour l’instant, ça me satisfait», dit le jeune homme.
M. Brochet ajoute, pour sa part, qu’il n’est pas entré dans la police en souhaitant devenir chef. C’est surtout son désir de relever des défis qui l’a mené où il est maintenant, concède-t-il.
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