Meurtre de Joleil Campeau : Éric Daudelin témoigne à son procès

Par Valérie Gonthier\Agence QMI
Éric Daudelin connaissait très bien le boisé où Joleil Campeau a été retrouvée morte en juin 1995. Plus jeune, il y a souvent joué parce qu'il se faisait garder dans la maison où habitait la petite victime.
«Je me faisais garder chez ma tante Loulou. Malheureusement, c'est la maison où la victime vivait. Toute ma jeunesse, j'ai joué à l'épée ou à cache-cache, dans le bois à côté de cette maison», a-t-il dit jeudi matin durant son témoignage.
La défense a en effet décidé de faire entendre son client durant son procès qui se déroule au palais de justice de Laval.
Éric Daudelin est accusé du meurtre prémédité de la petite Joleil Campeau, morte le 12 juin 1995.
Daudelin avait, à l'époque, été rencontré par les policiers. On lui avait demandé de donner un échantillon d'ADN, ce qu'il avait accepté de faire. Il avait par contre refusé de se soumettre au test du détecteur de mensonges.
«J'ai refusé pour deux raisons. Un, parce que je sais que ce n'est pas admissible en cour. Deux, parce que j'avais un alibi», a-t-il déclaré en devant le tribunal jeudi matin.
Il avait en effet dit aux policiers que l'après-midi où le crime a été commis, il était au chalet de son père, dans les Laurentides.
Lors de la rencontre avec les policiers, le corps de la petite Joleil avait été retrouvé dans le fond d'un ruisseau, quatre jours après sa disparition.
«Ils m'ont regardé pour voir ma réaction après m'avoir annoncé ça», a-t-il dit.
Daudelin a finalement été arrêté 16 ans plus tard. Il a été piégé par des policiers qui se faisaient passer pour les membres d'une organisation criminelle prospère.
Durant trois mois, il a effectué pour le compte des faux criminels de petits boulots faciles. Chaque fois, il était grassement rémunéré. Il a reçu en salaire au moins 13 000 $. On lui a aussi remboursé pour 4000 $ de frais de déplacement.
Avant qu'il ne soit recruté par la fausse organisation criminelle, il peinait à payer son loyer et s’offrir trois repas par jour.
Son style de vie a alors radicalement changé. Dans le cadre de l'opération policière secrète, les policiers l'amenaient en effet manger dans de grands restaurants.
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