Alfieri avait bu avant de prendre le volant

Par Cédérick Caron
Anthony Alfieri était sous l’effet de l’alcool et la drogue lorsqu’il a pris le volant de sa voiture la nuit où il a percuté un lampadaire et tué ses deux passagers, c’est du moins la théorie que la Couronne a mise de l’avant en faisant témoigner la meilleure amie d’une des victimes lors de la seconde journée du procès de l’homme de 27 ans au palais de justice de Laval.
«Il était saoul. Il avait de la difficulté à marcher. […] Il a été contrarié lorsque je lui ai dit que je ne rentrais pas avec lui», a expliqué Lisa Lalonde, qui se décrit comme étant la meilleure amie de Corinne Giambona-Gauthier.
Dans son témoignage, la jeune femme a raconté la soirée que venait de passer dans un bar de la Petite-Italie à Montréal avec ses amis. En plus d’évoquer que M. Alfieri était saoul, elle a soutenu l’avoir vu fumer un joint à quelques reprises pendant la fête.
M. Alfieri est accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort, délit de fuite mortel, conduite avec les capacités affaiblies ayant causé la mort et de négligence criminelle ayant causé la mort. Il a happé un lampadaire du boulevard de la Concorde dans le secteur Duvernay à Laval le 21 février 2010.
Mme Giambona-Gauthier et Leblanc avaient quitté le domicile de M. Alfieri à bord du véhicule de ce dernier. La témoin a précisé à la Couronne qu’elle avait demandé au conducteur d’être prudent, se rappelant une ballade survenue deux jours auparavant où, soutient-elle, l’accusé « roulait à haute vitesse et coupait les autres automobilistes».
Lors du contre-interrogatoire, l’avocat de la défense, Me Francis Leborgne, a tenté de soulever des contradictions dans les agissements et les différents témoignages de Mme Lalonde.
Il lui a entre autres demandé pourquoi avoir offert une boisson énergétique mélangée avec de la vodka à M. Alfieri pendant qu’ils roulaient vers la fête alors qu’elle se dit en faveur du fait qu’on ne doit pas mélanger alcool et volant. Ce à quoi elle a répondu que M. Alfieri n’était pas obligé de la boire.
Il a aussi demandé au témoin pourquoi elle et son amie ont demandé à M. Alfieri d’être le conducteur désigné, si elle n’était pas à l’aise avec sa façon de conduire.
Le contre-interrogatoire de Mme Lalonde se poursuivra mercredi. La Couronne doit faire entendre une vingtaine de témoins. Initialement prévu pour cinq jours, il y a de fortes probabilités pour que le procès se poursuivre au-delà de cette période.
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