Budget : le gouvernement est en «sursis», selon les libéraux

Par Mathieu Courchesne
À en croire les députés libéraux de Laval, le gouvernement Marois aurait bien pu tomber si le vote sur le budget avait eu lieu immédiatement après son dépôt, le 20 novembre.
Le premier budget du ministre Nicolas Marceau a été adopté par une seule voie, vendredi dernier. Pour l’occasion, plusieurs députés du Parti libéral du Québec (PLQ) se sont absentés du vote afin d’éviter de faire tomber le gouvernement, moins de trois mois après son élection.
Trois des quatre députés libéraux de Laval ont indiqué, lundi, avoir pris collectivement cette décision afin d’offrir un «sursis» au gouvernement. Certains députés auraient cependant si mal accueilli le budget, lors de son dépôt, qu’ils auraient songé à défaire le gouvernement immédiatement.
«Je peux vous dire que les troupes étaient tout à fait disposées à déclencher des élections avec Jean-Marc Fournier comme chef, a expliqué le député de Fabre, Gilles Ouimet. Au cours des discussions, M. Fournier devait plutôt retenir les ardeurs.»
Rage et colère
De vives discussions au sein des troupes libérales auraient eu lieu au cours des dernières semaines. La députée de Mille-Îles, Francine Charbonneau, a affirmé que certains députés vivaient de la «colère», voire de la «rage» devant ce budget. Son collègue de Vimont, Jean Rouselle, a confirmé pour sa part que «des bouts, le toit levait».
Au final, explique Gilles Ouimet, la décision aurait été prise de permettre au gouvernement de continuer de diriger la province, notamment parce que le budget comportait des aspects positifs.
«Le gouvernement a cheminé et nous, face à ça, nous avons cheminé également, affirme M. Ouimet. Le budget n’était pas mauvais au point de déclencher des élections.»
Ce désir d’éviter des élections hâtives aurait aussi pesé dans la balance, affirment les trois députés. «Faire déplacer la population pour une élection en décembre nous semblait immature et irresponsable», a noté Francine Charbonneau.
Bilan mitigé
Les députés dressent donc un bilan mitigé du budget Marceau, tout en lui reconnaissant quelques points positifs.
On salue, entre autres, le maintien du Fonds des générations. Le plan de réduction de la dette et le recul sur des mesures fiscales controversées (comme la hausse du taux d’imposition des gains en capital) sont aussi soulignés.
Le budget a cependant plusieurs aspects négatifs, selon les libéraux, qui affirment que le gouvernement passe à côté de plusieurs mesures de développement économique.
Les élus libéraux se désolent notamment de ce qu’ils considèrent comme étant une incertitude dans le dossier des redevances minières.
«On ne sait pas plus où on s’en va, juge Gilles Ouimet. Dans les régions, ils sentent l’insécurité. Les projets sont sur la glace, des emplois sont en péril. C’est un aspect très négatif sur lequel il faut insister.»
Les libéraux dénoncent également le fait que le gouvernement Marois n’ait pas encore dévoilé ses crédits budgétaires.
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