Laval et le MAMROT conviennent d'une mise en tutelle

Par Claude-André Mayrand
Dans une courte déclaration, vendredi après-midi, le maire de Laval, Alexandre Duplessis, a annoncé que la Ville de Laval et le ministère des Affaires municipales avaient convenu d'une mise en tutelle pour la Ville.
«Dans un contexte vraiment extraordinaire, il est dans l'intérêt des Lavallois de convenir d'une solution transitoire qui nous permettrait d'assurer le maintien des services à la population, tout en assurant la gestion par le conseil municipal des affaires courantes de la Ville de Laval», explique le maire Duplessis, qui a, dans sa déclaration, nié les allégations de Me Jean Bertrand à la Commission Charbonneau au sujet des dons de prête-noms au PRO, auquel il aurait participé.
«Avec le ministre Gaudreault, nous avons convenu qu'il serait souhaitable d'obtenir un accompagnement du ministère par le biais d'une démarche de mise en tutelle de la Ville, dans un cadre dont il reste à définir certains paramètres», a-t-il ensuite précisé.
Le maire entend demeurer en poste jusqu'au 3 novembre, mais il reconsidère ses intentions de se présenter au poste de maire lors de la prochaine campagne électorale municipale.
Les partis de l’opposition réagissent
Rejoint au téléphone après la déclaration du maire, le président du Mouvement lavallois, David de Cotis, était satisfait de la tournure des événements.
«C’est une décision sage et responsable de la part du maire Duplessis et du ministre Gaudreault, explique-t-il. C’était la meilleure chose à faire pour regagner la confiance aux élus».
«Le citoyen lavallois a gagné, en bout de ligne, avec cette mise en tutelle, se réjouit de son côté Robert Bordeleau, qui était présent à l’hôtel de ville pour écouter l’annonce du maire Duplessis. Le candidat à la mairie et chef du Parti au service du citoyen (PSC) a confiance que le gouvernement redressera la situation. «Des personnes d’expérience viendront gérer comme il le faut les finances de la Ville et les taxes des citoyens.»
Finalement, le candidat à la mairie et chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, qui était, lui aussi, présent à l’hôtel de ville, croit que c’était une décision inévitable à prendre et que le maire aurait dû démissionner.
«S’il avait un peu de respect envers les Lavallois aujourd’hui, il aurait dû reconnaître qu’il avait manqué à son devoir et démissionner. Il aurait eu de la reconnaissance pour ça, mais il préfère plutôt encaisser son salaire jusqu’au 3 novembre.»
Sous le contrôle de la CMQ
Dans un communiqué publié en début de soirée, vendredi, le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire et ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, a confirmé la mise en tutelle à venir de la Ville de Laval.
«Je reconnais qu'il est dans l'intérêt de la Ville de Laval et de sa population qu'une action soit entreprise rapidement afin de rétablir la crédibilité de l'administration municipale par l'intervention de la Commission municipale du Québec (CMQ). Je m'engage donc à préparer le décret et à le porter au Conseil des ministres, explique le ministre. Je prends acte de la demande du maire de la Ville de Laval. Il s'agit d'une bonne décision.»
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