Reny Gagnon accusé de méfait public

Par Camille Laurin-Desjardins\Agence QMI
Reny Gagnon, qui avait participé, avec la candidate Claire LeBel, à enregistrer et à diffuser une conversation embarrassante pour l’ancien maire Gilles Vaillancourt, est accusé d’avoir inventé l’agression dont il disait avoir été victime.
L’aspirante mairesse Claire LeBel avait rendu public au début du mois un enregistrement dans lequel Vaillancourt, accusé de gangstérisme par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), lui proposait de l’aider «très discrètement» dans sa campagne.
Le lendemain, son directeur de campagne, Reny Gagnon, avait prétendu qu’après avoir eu une crevaison, un véhicule l’avait intercepté sur la route, et que plusieurs individus en étaient sortis pour le rouer de coups. Il avait porté plainte à la Sûreté du Québec. Claire LeBel avait ensuite affirmé qu’elle trouvait cette coïncidence inquiétante, et qu’elle avait peur pour sa propre sécurité.
Or, le Journal de Montréal révélait le 10 octobre que la véracité des faits dans cette histoire était remise en doute, et qu’une enquête pour méfait public pourrait être enclenchée.
Reny Gagnon avait par la suite démissionné de son poste de directeur de campagne, tout en refusant de commenter l’affaire.
Selon la sommation de la cour, dont le Journal de Montréal a obtenu copie, Reny Gagnon est accusé de méfait public, pour avoir trompé un agent de la paix en l’incitant à déclencher une enquête pour une infraction de voies de fait qui n’a pas été commise.
Il comparaîtra le 12 décembre au palais de justice de Montréal.
Dans le néant
C’est le Journal qui a appris à la formation de Claire Le Bel que son ancien directeur de campagne avait officiellement été accusé hier soir. Option Laval veut attendre d’avoir une copie de la mise en accusation avant de commenter l’affaire. Plus tôt dans la journée, Mme Le Bel avait affirmé en entrevue qu’il était «farfelu» de croire que M. Gagnon aurait inventé son agression.
«Mais si ça s’avérait que c’était vrai que c’était inventé, ce serait d’une tristesse parce que ç’a fait peur à plein de monde et ce serait profondément dommage», avait-elle ajouté.
Avenir au sein de la LDAC
Jusqu'à tout récemment, Gagnon occupait le poste de directeur général de la Ligue d’action civique (LDAC), fonction pour laquelle il était en congé sans solde depuis sa décision de faire le saut en politique active.
Le président de l’organisme, Frédéric Lapointe, s’est entretenu avec le principal intéressé, mais pour l’instant, au moins jusqu’au 3 novembre, pas question de statuer sur son avenir.
«Non, je ne lui ai pas parlé depuis... assez longtemps. Vous pouvez imaginer les avis défavorables en général et à l'occasion inquiets à son endroit que je reçois. N'ayant aucun projet pour lui ni pour la fonction de directeur, je ne crois pas qu'on fera de cette question un sujet de réunion en pleine campagne municipale prenante pour les uns et les autres, on n'en a pas vraiment le temps», a-t-il déclaré à L’Écho de Laval.
Avec la collaboration de Christopher Nardi et Ghislain Plourde
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.