Les jeunes se désintéressent de la campagne électorale

Par Claude-André Mayrand
Entre la relâche scolaire d’automne, le début de saison du Canadien de Montréal et le retour de leurs séries télés préférées, la campagne électorale municipale tombe à plat dans les centres d’intérêts des jeunes électeurs de Laval.
L’Écho de Laval était présent au Collège Montmorency, le 23 octobre dernier, alors que le débat des cinq principaux candidats à la mairie, organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, (CCIL) y était diffusé en direct.
Une poignée d’étudiants ont assisté à l’exercice, la plupart pour seulement quelques minutes, en dînant.
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«C’est un défi supplémentaire d’intéresser les jeunes à la politique municipale car ils ne se sentent pas interpellés», avoue Marie-Hélène Choinière, coordonnatrice au Forum jeunesse Laval (FJL), qui présentait le débat avec la CCIL.
Le FJL a mis en place plusieurs actions afin de sensibiliser et informer les jeunes sur le processus électoral et l’importance d’exercer son droit de vote.
Un kiosque d’informations était d’ailleurs installé dans l’agora du Collège Montmorency pendant le débat.
Une plate-forme web contenant un ensemble d’informations sur la campagne a aussi été mise en ligne.
D’ailleurs les principaux candidats à la mairie ont tous contribué à la plate-forme en indiquant la place des jeunes dans la municipalité et en précisant les enjeux jeunesse qui les préoccupent.
«Le palier municipal est le plus délaissé par les électeurs, confie la président du FJL, Ivonne Carvajal, qui rappelle que moins de 36 % des Lavallois ont voté lors des dernières élections municipales, en 2009.
Au Québec, le taux de participation des jeunes aux élections municipales se situe entre 20 % et 30 %. Pourtant, il s’agit du palier le plus près des citoyens et il est donc essentiel de réconcilier les jeunes et la politique municipale ».
Le FJL s’était associé au débat afin que les jeunes puissent mieux connaître ce que les partis avaient à leur offrir.
«Je trouve ça plate»
Les quelques jeunes électeurs rencontrés au Collège Montmorency s’entendaient pour dire que les idées étaient moins mises de l’avant que les situations personnelles des candidats.
«Je trouve ça plate qu’ils perdent du temps sur des attaques. Je crois qu’ils ont parlé à au moins 3 ou 4 reprises de la légitimité d’un des candidats [Marc Demers] au lieu de mettre de l’avant leurs idées, analyse Christophe, 18 ans, étudiant en sciences humaines, profil monde. C’est sûrement pour ça que les jeunes ne s’intéressent pas aux élections. Le message qu’on leur présente est négatif.»
Pour son collègue Louis-Philippe, lui aussi âgé de 18 ans et qui, à l’instar de son ami, votera pour la première fois, les candidats ne prennent pas le temps d’expliquer leurs idées.
«Je comprends le principe d’étaler une série d’idées sur la table pour montrer sa vision, mais les jeunes ne sont pas toujours familiers avec les concepts politiques, explique-t-il. J’aimerais savoir comment le projet se fera et en quoi il changerait quelque chose pour moi plutôt que de me faire dire qu’il viendrait tout régler d’une façon instantanée.»
Un autre débat était présenté au Collège Montmorency vendredi le 25 octobre, alors que l’émission Le 15-18, d’ICI Radio-Canada Première, était enregistrée en direct de l’agora du cégep. Marc Demers, Claire Le Bel, Robert Bordeleau et Jean-Claude Gobé étaient les invités de l’émission et étaient invités à échanger entre eux et à répondre aux questions de l’animateur Michel C. Auger.
Si la présence physique des candidats sur place a probablement contribué à attirer davantage l’attention des étudiants que le débat du 23 octobre, ils n’étaient pas particulièrement nombreux à assister aux échanges entre les participants du débat.
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