L'heure de vérité

Par Cédérick Caron
Le vide politique créer par le départ dans la controverse de Gilles Vaillancourt aura permis à plusieurs formations politiques et un nombre effarant de candidats de se faire valoir et de brasser des idées en ayant un espoir réel d’être élus.
Bien que les chefs de partis avaient promis de faire des campagnes propres, chacun s’est permis quelques attaques en règle. La légitimité de la candidature de Marc Demers a fait couler beaucoup d’encre dans les deux dernières semaines de campagne. C’est qu’au 1er septembre 2013, le chef du Mouvement lavallois ne résidait pas en sol lavallois depuis un an. M. Demers qui a habité de nombreuses années sur l’île Jésus en plus d’y avoir mené une carrière policière a d’ailleurs présenté un avis juridique qui interprète la loi en sa faveur.
La loi électorale stipule que le candidat doit avoir demeuré dans la municipalité pendant au moins un an «de façon continue ou non». Si M. Demers est élu et que son élection est contestée, ce sera à un juge d’interpréter la loi. Si ce dernier venait qu’à statuer que la candidature n’était pas légitime, il faudra retourner en élections. Ce nouveau scrutin coûterait environ 1,3 M$ aux contribuables.
Des dettes qui refont surfacent
Le chef du Parti au service du citoyen (PSC), Robert Bordeleau, a du répondre à des attaques sur la dette qu’a sa compagnie envers Revenu Québec, à la suite d’une enquête de <I>L’Écho de Lava<I> publié au mois d’août dernier. M. Bordeleau soutient que cette dette d’un peu plus de 120 000 $ est liée à un litige commercial avec une autre compagnie et que la cause sera portée devant un arbitre.
De son côté, le chef du Nouveau parti des Lavallois (NPL), Guy Landry, a dû répondre à des questions sur les 40 000 $ que lui réclame l’aide social. La réponse fournie par M. Landry ne semble pas avoir plus à ses collègues du parti qui ont pratiquement tous quitté le navire alors que le candidat à la mairie crie à la tentative de <I>putsch<I>. Le NPL ne présente plus que trois personnes à des postes de conseiller.
Des fantômes du passé
Conseillère sortante et impliquée dans le scandale des prête-noms de l’ancien parti de Gilles Vaillancourt, la chef d’Option Laval, Claire Le Bel, a vu M. Vaillancourt refaire surface. En diffusant au début du mois d’octobre un enregistrement de M. Vaillancourt qui lui offre son aide, réalisé au mois d’août, Mme Le Bel s’est fait connaître d’un plus large public. L’image de la femme qui tient tête à son ex-patron a par contre été ombragée par la présumée agression de son directeur de campagne Rény Gagnon le soir même de la diffusion de l’enregistrement. L’histoire de M. Gagnon semble cousue de fil blanc puisqu’une accusation d’entrave au travail des policiers a été déposée contre ce dernier.
Au cours de cette campagne, le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, a vu celui qui a été son agent officiel pour les élections fédérales de 2006 dans le comté d’Alfred-Pellan être mis en accusation pour manquement à la loi électorale. Il a aussi dû défendre le candidat Nick Colasurdo pour les liens qu’il a pu entretenir avec l’ancien ministre libéral et député de Lafontaine, Tony Tomassi, qui a quitté dans la controverse.
Les candidats indépendants de la course à la mairie se sont faits discret, sauf le Jacques Foucher qui a décrié à plusieurs reprises le fait qu’il était exclu des débats et qu’une grande partie des médias n’accordait pas assez d’importance aux indépendants alors qu’il a annoncé son intention de briguer le poste de maire à la fin de l’hiver dernier.
Des idées qui rassemblent et divisent
Parmi les idées qui font l’unanimité, il y a la mise en place d’un schéma d’aménagement. Bien que les candidats n'aient pas tous la même vision, ils s’entendent pour dire qu’il faut une politique claire et mettre fin à la méthode parfois qualifiée de <I>Far West<I> de l’époque Vaillancourt.
Chacun a par contre son opinion sur le travail de l’équipe de la Commission municipale du Québec qui agit comme tuteur de la municipalité. Peu importe qui sera élu, la tutelle sera maintenue encore pour un certain temps, ont fait savoir les autorités.
Une des propositions audacieuses et en laquelle un seul parti semble croire est le projet de tramway sur l’île Jésus proposé par le PSC qui à l’image de Richard Bergeron à Montréal, est persuadé que cela réglerait d’importants problèmes en matière de circulation.
En tout neuf personnes ont décidé de briguer la mairie, dont cinq, à titre de chefs de formation politique. Du côté des postes de conseillers municipaux à pourvoir, ils seront 138, répartis dans 21 districts, à se faire la lutte. De ce nombre, 55 se présentent à titre d’indépendant.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les politiciens ont répondu positivement à l’appel du scrutin et ont soif de changement. Cependant, l’engouement de la population sera-t-il au rendez-vous pour le vote? Cette réponse nul ne peut la prédire, mais tous l’entendront lors du dépouillement des votes.
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