La famille Mansaré restera au pays

Par Mathieu Courchesne
La famille Mansaré, qui était menacée d'expulsion vers la Guinée par les autorités canadiennes, pourra finalement rester au pays.
Après avoir évité l'expulsion à quatre reprises le printemps dernier, les membres de la famille installée à Laval ont appris, le 19 octobre, qu'ils pourront demeurer indéfiniment au pays.
Kankou Keita Mansaré et ses cinq enfants sont arrivés au Canada il y a cinq ans. Après le refus de sa demande de statut de réfugié, la famille aurait fait parvenir une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires à Immigration Canada.
Or, le ministère de l’Immigration n’aurait jamais reçu cette demande et aurait ordonné le renvoi de la famille guinéenne, malgré le fait qu’une deuxième demande de résidence avait été formulée par leur nouvel avocat.
Les Mansaré avaient finalement obtenu un sursis ministériel à la dernière minute, en avril, le temps de procéder à un second examen des risques avant renvoi.
À la suite de cet examen des risques et de la nouvelle demande de résidence pour motifs humanitaires, Immigration Canada a décidé que la famille pouvait rester au pays.
Il ne resterait plus que l'étude de leur casier judiciaire et l'obtention du Certificat de sélection du Québec, qui ne serait que des formalités.
Soulagement
Maintenant certains de pouvoir rester au Canada, tous les membres de la famille soupirent de soulagement.
«Dans la communauté, c'était de la joie. Les gens ont pleuré pour moi. Avec tout ce qui s'est passé», a raconté Keita Mansaré à <I>TVA Nouvelles<I>.
Zeina Keita-Mansaré était quand même surprise que la décision ait été prise aussi rapidement. «Sincèrement, je pensais que ça prendrait six mois, un an. J'étais tellement surprise d'apprendre la nouvelle. Le laps de temps a été très rapide!»
Mme Mansaré a appris la nouvelle lorsqu'un agent de l'immigration l'a appelée. Son avocat a confirmé la nouvelle quelques minutes plus tard. «Ça m'a tellement surprise. Ç'a été la joie totale pour moi.»
La famille Mansaré devrait obtenir son statut de résidence permanente dans quelques semaines. Fini la vie dans les valises; la famille pourra s'installer, les enfants pourront aller à l'école sans crainte de ne pas finir leur année scolaire et les enfants plus vieux pourront trouver un emploi.
«Maintenant, on se prépare pour le positif, pour le futur», lance Zeinab. Quant aux valises, «on les a perdues!», rigole son frère.
Excision et mariage forcé
La famille craignait grandement de devoir retourner vivre en Guinée, un pays où il n’y aurait «pas d’avenir» pour les jeunes, avait indiqué un des fils, Abraham, en avril.
Les filles craignaient notamment le mariage forcé et l’excision, une forme de mutilation génitale. Une d’entre elles, Zenab, doutait également de pouvoir obtenir en Guinée les soins nécessaires pour traiter son hyperthyroïdie.
Avec l'Agence QMI
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