Transaction foncière controversée à Laval : l’administration Vaillancourt demande à la SQ d’enquêter

Par Andrew McIntosh\Agence QMI
La Ville de Laval a demandé à la Sûreté du Québec de mener l’enquête pour expliquer comment un terrain lui appartenant avait été vendu 463 000 $ à une entreprise contrôlée par la puissante famille Rizzuto en 2010, avant d’être revendu quatre fois plus cher neuf mois plus tard.
C’est ce qu’a annoncé l’administration Vaillancourt à la suite de la publication dans le «Journal de Montréal» daté de lundi de l’enquête de l’Agence QMI concernant cette propriété de l’avenue Jean-Béraud.
La société de la famille Rizzuto a fait 1,2 million $ de bénéfice lors de cette transaction éclair.
L’enquête de l’Agence QMI a également montré que la Ville de Laval n’avait pas fait évaluer la valeur marchande réelle de son immense terrain par un professionnel et qu’elle n’avait ni publié d’offre publique de vente, ni mandaté un agent immobilier pour obtenir le meilleur prix possible.
Au lieu de cela, la vente a été approuvée par le comité exécutif de la Ville de Laval au cours d’une réunion à huis clos.
Dans un bref communiqué, la porte-parole de la Ville de Laval, Nadine Lussier, a dit qu’une « vérification complète du dossier » avait été effectuée par l’administration Vaillancourt après que l’Agence QMI eut commencé à poser des questions sur le sujet, la semaine dernière.
«À la suite de cette analyse, certains éléments ayant suscité des questionnements, la direction de la Ville a décidé de soumettre l'ensemble du dossier de la vente du lot 1 732 094 aux enquêteurs de la Sûreté du Québec», a indiqué Mme Lussier.
Elle a ajouté que des représentants de la Ville ont rencontré les enquêteurs de la SQ à l’hôtel de ville et que ces derniers «se sont vu remettre toute la documentation pertinente».
«Afin de ne pas nuire au bon déroulement de l'enquête, la Ville de Laval n'émettra pas d'autres commentaires», a-t-elle prévenu.
La Sûreté du Québec a confirmé que ses enquêteurs ont reçu une plainte et des documents de la Ville de Laval et qu’ils sont en train de les consulter et de les analyser.
Vers la transparence
L’opposition à la Ville de Laval s’est félicitée de l’enquête menée par l’Agence QMI, considérant que les enquêtes policières en cours frappant Gilles Vaillancourt et son administration allaient finir par entraîner plus de transparence.
«Je trouve ça épouvantable. Les citoyens ont perdu encore 1 million $, a déploré Robert Bordeleau, du Parti au service du citoyen. Mais tout va finir par sortir.»
Le président du Mouvement lavallois, David De Cotis, souhaite pour sa part que la SQ se concentre sur les décisions et les actions cachées aux citoyens par le comité exécutif de la Ville dirigée par le maire Gilles Vaillancourt.
«La SQ cherchera-t-elle à savoir pourquoi cette réunion (lors de laquelle la vente a été approuvée) s’est tenue à huis clos? s’est interrogé M. De Cotis. Pourquoi la Ville n’a pas lancé d’appel d’offres publiques ni annoncé que ce terrain de premier ordre était vacant? Pourquoi elle n’a pas engagé d’agent immobilier pour le vendre au plus offrant?»
Le Mouvement lavallois assure que la transaction sur laquelle s’est penchée l'Agence QMI n’est pas un incident isolé. Le parti municipal affirme même avoir documenté d'autres cas semblables, dont les détails auraient été communiqués à la commission Charbonneau. M. De Cotis n'a toutefois pas voulu en dire davantage.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.