La pénurie de pharmaciens inquiète

Par Mathieu Courchesne
La pénurie de pharmaciens dans les établissements de santé du Québec a continué de s’aggraver l’an dernier, selon une nouvelle enquête.
L’étude menée par l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) indique que le taux de pénurie de pharmaciens d’établissements était cette année de 27 % à Laval et de 24 % au Québec.
C’est donc dire que la pénurie se serait aggravée depuis 2010, alors que le taux de pénurie provincial était de 20 %.
Selon l’enquête, non seulement les établissements auraient du mal à pourvoir les 296 postes actuellement disponibles, mais en plus, ils devraient créer un minimum de 59 autres postes supplémentaires à la grandeur de la province afin de répondre à la demande croissante.
Conséquences
Ce manque de personnel ne serait pas sans conséquence pour les établissements de santé. Au cours de la dernière année, la pénurie aurait notamment donné lieu à des ruptures de services complètes et partielles dans certains établissements, dénonce l’APES. Plusieurs pharmaciens auraient dû faire des heures supplémentaires pour pallier le manque de ressources.
«On s’est retiré de certaines unités de soins, déplore le président de l’APES, Charles Fortier. Les gens n’ont pas accès à tous les soins auxquels ils devraient avoir accès.»
Conditions de travail
Cette situation aurait notamment été envenimée, au cours des dernières années, par l’écart important entre les conditions de travail des pharmaciens d’établissements de santé et celles, beaucoup plus avantageuses, de la pratique privée.
Le problème a été en partie réglé en septembre dernier grâce à la signature d’un nouveau contrat de travail entre les pharmaciens d’établissements et le ministère de la Santé.
«Nous avons entre les mains une entente intéressante, note le président de l’APES, Charles Fortier. Nous n’avons jamais été en meilleure position pour attirer du personnel depuis les 15 dernières années.»
Marketing plus agressif
Mais cette entente ne règle pas tout, selon M. Fortier. L’APES souhaite maintenant mettre en place un important plan d’action avec les différents partenaires afin de séduire les finissants en pharmacie, également lorgnés par le secteur privé.
«Nous devons être plus agressifs dans notre marketing, croit le président de l’APES. Nous devons montrer que notre pratique est différente que celle des pharmaciens privés. Nous sommes au cœur de l’action, dans des équipes interdisciplinaires. Nous travaillons près des patients. Nous sommes présents aux unités de soins. C’est très stimulant comme travail.»
L’Écho de Laval a tenté de joindre le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval afin d’en savoir plus sur l’état de la situation sur l’île Jésus. Il n’a cependant pas été possible d’obtenir les informations demandées avant de mettre en ligne.