«Elle a outrepassé son mandat» - Le maire de Laval, Alexandre Duplessis

Par Ghislain Plourde
C’est parce qu’elle a outrepassé son mandat et par le désir de revoir la structure de l’organisme que le conseil municipal de Laval a congédié la secrétaire générale du Bureau de l’ombudsman.
Ce sont les explications fournies par le maire de Laval, Alexandre Duplessis, à L’Écho de Laval pour justifier la décision, controversée, de mettre fin à l’emploi de Me Diane Lemelin qui était, jusqu’à lundi soir dernier, secrétaire générale du Bureau de l’ombudsman.
«Le rôle de la secrétaire générale n’est pas de rencontrer les vérificateurs du gouvernement du Québec, mais de servir les citoyens du mieux possible. Elle ne doit pas se substituer aux responsabilités de la Vérificatrice générale. Dans ce cas-ci, on mêle les champs de compétence et les charges de chacun», indique le maire de Laval, Alexandre Duplessis.
L’opposition fulmine
Marc Demers, du Mouvement lavallois (ML), qualifie d’inadmissible le geste posé par le conseil municipal de Laval à l’égard de la secrétaire générale de l’ombudsman. Il ne mâche pas ses mots.
«C’est aberrant de traiter les gens ainsi. Alors qu’on donne, sans questionnement, 250 000$ à une personne soupçonnée de crimes, on congédie sur-le-champ une employée municipale qui s’est donnée corps et âme durant la dernière année», clame-t-il.
Dans ce dossier, il avance même que le conseil municipal lavallois contourne l’esprit de la Loi des cités et villes. «C’est troublant de savoir que des élus ont pris une décision sans connaître tous les tenants et aboutissants, comme l’a soutenu le conseiller Jacques St-Jean. En agissant ainsi ils trichent la population.»
Pour Robert Bordeleau, du Parti au service du citoyen (PSC), c’est la stupéfaction. «On l’a congédié sans raison valable. Monsieur Duplessis, digne successeur de l’ex-maire de Laval, poursuit dans la même veine que son prédécesseur. Les citoyens ou employés de mon administration ne viendront pas mettre du sable dans mon engrenage, sinon je les congédierai et c’est ce qu’il a fait», tempête-t-il.
Le chef du PSC demande à Québec de prendre les grands moyens. «À la lumière des derniers évènements survenus le 14 janvier 2013, par la présente, je demande au ministre Sylvain Gaudreault de mettre en tutelle l’actuelle administration de Ville de Laval jusqu’à la prochaine élection.»
Réactions du gouvernement
Du côté du bureau du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault, on est au fait de la situation.
«Le ministre a eu une discussion avec le maire Duplessis. Laval désire mettre en place un ombudsman à l’image de Montréal (une seule personne responsable). Pour le ministre il était (et est toujours) essentiel que l’administration lavalloise se donne une entité renouvelée et bonifiée rapidement. Nous suivons le dossier de près», indique le bureau du ministre.
De plus, on fait savoir que le ministre n’interviendra pas dans le cas de la secrétaire générale du Bureau de l’ombudsman. «La gestion de l’organisme appartient à Ville de Laval. Le ministre ne se mêle pas de la gestion <I>day to day<I> de la municipalité. Les vérificateurs sont là et ont le mandat pour assurer la transparence que le ministre désire avoir sur l’administration lavalloise.»