Les conseillers écartés réfutent les propos du maire

Par Ghislain Plourde
Des conseillers lavallois mis à l’écart par le maire Alexandre Duplessis démentent les affirmations de ce dernier qui les qualifie maintenant «d’opposants».
«À ce que je sache, nous sommes tous indépendants, le maire Duplessis n’a pas à nous qualifier d’opposition. Il souligne que nous ne partageons pas ses idées. Pour agir ainsi, il faudrait d’abord les connaître ses idées», déclare sèchement le conseiller de Saint-François, Jacques St-Jean.
Celui-ci ne connaît pas les raisons qui ont poussé le maire de Laval à le placer dans le camp de ses adversaires. «Est-ce en raison de mes questions? Est-ce parce que je n’ai pas assisté à la conférence de Geoff Molson? Je l’ignore. Une chose est certaine, j’en ai assez de jouer à la "plante verte". Dorénavant, je jouerai pleinement mon rôle, pour mes électeurs et pour l’ensemble des Lavallois.»
Un autre conseiller visé, celui de Sainte-Rose, Denis Robillard, dit saisir mal les propos du maire Duplessis. Il voit, dans le geste du premier magistrat, la première base de la formation d’une équipe Duplessis en vue du scrutin de novembre prochain.
«Dès son arrivée à la mairie, il nous a invités à être plus impliqués, à être plus proactifs. On pose des questions et voilà qu’on est maintenant dissidents. On savait qu’il voulait mettre un parti de l’avant. À mon avis, c’est sûrement le premier jalon.»
Les cinq conseillers municipaux «tassés» par le maire Duplessis pourraient faire prochainement une déclaration publique sur leur situation, a appris L’Écho de Laval.
Rappel des faits
Le maire de Laval, Alexandre Duplessis, a signifié aux conseillers Yvon Martineau, Denis Robillard, Jacques St-Jean, Claire LeBel et Michelle des Trois Maisons qu’ils n’allaient plus pouvoir assister à des portions des rencontres préparatoires précédant les assemblées municipales parce qu’ils «ne partagent pas les mêmes affinités» que le reste du conseil municipal.
Les cinq échevins visés ont appris la nouvelle quelques heures avant la tenue de la dernière assemblée municipale, le 14 janvier dernier.
Coïncidence ou non, les élus ciblés ont fait connaître, dans les dernières semaines, leur opinion divergente dans divers dossiers. Rappelons simplement que Michelle des Trois Maisons avait confié à L’Écho de Laval être en désaccord avec la nomination d’Alexandre Duplessis comme maire, et que Yvon Martineau avait souligné être déçu par le remaniement du comité exécutif.
Pour la conseillère Claire LeBel, cela est un signe tangible que, malgré le fait qu’il n’y ait plus de parti PRO des Lavallois, il y a toujours une «certaine» ligne de conduite suivie par une majorité d’élus.
«Ça démontre bien que nous (conseillers municipaux) n’avons pas tous le même degré ou la même interprétation de l’indépendance», s’est contentée de répondre la conseillère de Concorde-Bois-de-Boulogne.
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