Laval évite les semonces de Québec

Par Ghislain Plourde
Les vérificateurs, mandatés par Québec, pour scruter à la loupe la gestion de la Ville de Laval n’ont pas relevé d’anomalies majeures soulignant, au passage, des lacunes dans les procédures suivies par la municipalité dans trois dossiers.
C’est ce qui ressort du deuxième rapport des vérificateurs, rendu public mercredi. Les vérifications portant sur les soumissions publiques, les appels d’offres, le contrat d’urgence octroyé pour la restauration du pont du chemin des Trilles ainsi que le montant et les modalités de versement des allocations de départ de l’ex-maire Vaillancourt n’ont pas permis de constater d’irrégularités.
Selon le second rapport d’étape de vérification, toutes les étapes de la mécanique de fonctionnement ont été réalisées à l’intérieur des balises prescrites par les lois.
Toutefois, au niveau des cahiers de charges, les vérificateurs ont constaté que l’actuelle grille de pondération restreignait la concurrence. L’administration municipale compte apporter des modifications tout comme à celle reliée au service de révision et de traduction des documents.
Des correctifs sont, également, en cours dans le système de pondération et d’évaluation des offres pour l’octroi de contrat pour des services d’entretien et de surveillance des systèmes d’alarme intrusion.
Le document n’observe aucune anomalie quant à l’indépendance des Bureaux du vérificateur général et de l’ombudsman. Les budgets octroyés aux deux entités respectent, aussi, la législation en vigueur.
Vérification en cours
Le travail de contrôle du gouvernement Marois n’est pas terminé à Laval. Les mandataires suivront de près le processus suivi par Laval en matière de gestion contractuelle. Les dossiers concernant les transactions immobilières, le processus municipal en matière d’urbanisme et la Place Bell seront sous la loupe des vérificateurs dans les prochaines semaines.
Pas de quoi se réjouir pour autant, selon l'opposition
Les conclusions du rapport ne réjouissent pas les partis d’opposition. Autant le Parti au service du citoyen (PSC) que le Mouvement lavallois (ML) émettent des réserves.
«Ce n’est pas d’hier que l’on constate des lacunes administratives à Laval. Le rapport Martin, en 1995, en faisait état. L’actuelle administration est le prolongement de l’ancienne, on continue de faire à sa tête en se foutant des lois. On se fait taper sur les doigts, mais dès le lendemain on recommence. Les vérifications sont trop épisodiques», souligne le chef du PSC, Robert Bordeleau qui pointe du doigt Québec pour les largesses constatées dans la Loi sur les cités et villes.
L’autre parti d’opposition, le ML, se serait attendu à une note parfaite pour l’administration lavalloise dans cette analyse compte tenu de la situation. «Avec toute la tourmente des derniers mois et l’annonce de Québec d’investiguer sur les dossiers présents et non les actions passées, on aurait été en droit de penser que tout aurait été fait dans les règles de l’art ce qui n’est pas le cas», estime le porte-parole du ML, Marc Demers, qui croit que le meilleur reste à venir avec les audits portants sur les transactions immobilières et la Place Bell.
Quant au maire de Laval, Alexandre Duplessis, il dit avoir pris acte du contenu de ce rapport d’étape.
«Je me suis engagé à davantage de transparence et nous mettons tous les efforts en œuvre pour y arriver. En collaboration avec les vérificateurs du MAMROT, nous travaillons dans un processus continu d'amélioration de nos façons de faire dans le but d'atteindre nos objectifs de rigueur et de transparence ».
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