Perquisitions à Laval : Stéphane Bergeron est «estomaqué»

Par Agence QMI
Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, s'est dit «estomaqué de l'ampleur» de la frappe de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) qui a eu lieu jeudi matin à Laval.
L'ancien maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a été arrêté tout comme Tony Accurso ainsi que plusieurs autres personnes en lien avec un système de collusion mis en place dans l'octroi de contrats municipaux.
Le ministre Bergeron a tenu à souligner le travail de l'UPAC dans les évènements de jeudi matin. «Ce qu'on voit ce matin est le résultat d'enquêtes policières de longue haleine qui aboutissent, a-t-il dit. Ce qui se passe actuellement à Laval, sait-on jamais si ça pourrait se produire ailleurs au Québec.»
Le ministre de la Sécurité publique ne croit pas que ces frappes minent la confiance des Québécois envers leurs institutions.
«Ça démontre au contraire que les policiers font leur travail, que les enquêtes aboutissent», a-t-il ajouté.
De son côté, la première ministre Pauline Marois a fait preuve de prudence. Dans son discours à l'ouverture du congrès de l'Union des municipalités du Québec à Montréal, la première ministre Pauline Marois a dit qu'elle n'allait pas commenter l’arrestation de Gilles Vaillancourt.
«On est dans une société de droit. Ce que nous souhaitions est en train de se réaliser. La justice doit suivre son cours», a dit la première ministre du Québec.
Le maire de Laval par intérim, Alexandre Duplessis, s’attendait à des arrestations à Laval en raison de nombreuses perquisitions qui avaient eu lieu dans les derniers mois, mais il s’est dit «surpris» par l’ampleur de l’opération.
«C’est difficilement imaginable qu’il y ait autant de monde sur cette liste».
Un travail de collaboration
Stephane Bergeron a indiqué que ces arrestations se menaient dans un esprit de collaboration entre différents intervenants, dont la commission Charbonneau.
«C'est ce que j'ai souhaité et appelé de tous mes vœux à l'automne dernier. Je souhaitais que l'ensemble des entités chargées de lutter contre le crime organisé collabore afin d'assurer un maximum d'efficacité»,
Le ministre de la Sécurité publique est aussi revenu sur les différentes décisions prises par le gouvernement péquiste concernant le financement des partis municipaux, la suspension d'élus accusés au criminel ou encore la probité des entreprises qui soumissionnent.
Le porte-parole du Parti libéral du Québec en matière de sécurité publique, Robert Poeti, a lui aussi voulu s’arroger une partie du travail de l’UPAC en soulignant que c’est son parti qui avait créé cette unité policière.
«J’entends souvent des ministres dire : “Vous devriez nous féliciter quand on fait des bonnes choses”. Bien j’ai hâte qu’ils nous félicitent le Parti libéral d’avoir mis en place l’UPAC, parce que le résultat du travail des policiers, bien une partie, ce matin est devant vos yeux.»
«Si les gens viennent à la confesse, ce n’est pas assez», a-t-il dit en faisant référence à la commission Charbonneau.
Par ailleurs, la présidente de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, s’est réjouie de ces perquisitions.
«On a besoin de petits gestes et de grands gestes pour changer le cours des choses, a-t-elle dit. On revient au jeu de base : le respect de la loi, l’éthique et l’honneur»
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