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"Justice doit être faite" dit le chef Gariépy

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10 mai 2013
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Par Félix Séguin/Agence QMI
LAVAL - 

Le chef de police de Laval ne mâche pas ses mots au lendemain de l'arrestation de l'ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt, et de 36 autres personnes. Jean-Pierre Gariépy souligne non seulement la gravité des accusations, mais souhaite également que les accusés soient condamnés à une peine de détention dans l'éventualité où ils sont reconnus coupables.

«Ce sera à la justice de l'apprécier, mais je pense que la lourdeur de l'accusation va nécessairement se finir par un terme en prison. Je pense que, quelque part, justice doit être faite et si on veut que justice soit faite pleinement dans ce cas-ci, il est fort à parier que ça va se terminer par du temps de prison», affirme celui qui est à la tête du corps policier lavallois depuis une quinzaine d'années.

Même s'il estime avoir été «dupé» par l'administration Vaillancourt, Jean-Pierre Gariépy se défend bien face à ceux qui l'ont accusé ou de ne rien faire ou de faire preuve d'aveuglement volontaire.

Il le confirme aujourd'hui: il savait, mais il était soumis à la confidentialité.

«De dire que je ne savais rien, c'est un grand mot. Les relations confidentielles que j'ai avec mes collègues des autres organisations sur ce qui se passe à Laval, comme Marteau et l'Unité permanente anticorruption, c'est confidentiel et ça reste entre eux et moi», explique le chef de police.

«Quant à tout ce réseau d'hommes d'affaires et de politiciens qui ont été arrêtés hier et qui en sont arrivés à du gangstérisme, il faut comprendre que ces gens vivaient aussi dans un secret profond. Ces gens-là, qui se réunissaient ensemble et qui décidaient d'un contrat et qui gonflaient le prix pour ensuite se partager les recettes... Vous avez bien compris qu'ils ne m'ont pas envoyé un télégramme pour me dire qu'ils agissaient de cette façon», ajoute-t-il.

Une question de moyens

Jean-Pierre Gariépy confirme tout de même avoir reçu, au fil des ans, des informations qu'il a acheminées à la Sûreté du Québec (SQ) aux fins d'enquête, mais assure qu'elles ne sont pas venues il y a longtemps.

«Si on veut que justice soit faite pleinement dans ce cas-ci, il est fort à parier que ça va se terminer par du temps de prison.»

«Je peux recevoir des informations, je peux avoir des doutes et c'est mon devoir de les transmettre à l'autorité en charge, la SQ. On l'a fait au moment où on a eu des informations, mais ce n'était pas il y a 15 ans», dit-il.

À ce sujet, il donne l'exemple de l'ex-ministre de la Sécurité publique Serge Ménard qui a fait une sortie publique en 2010 pour dénoncer le fait que Gilles Vaillancourt aurait voulu lui remettre une enveloppe contenant 10 000 dollars en argent comptant en 1993.

«J'ai côtoyé M. Ménard dans plusieurs dossiers. Remarquez que cet individu a pris 17 ans pour s'ouvrir et dire qu'on avait tenté de le soudoyer. Alors vous imaginez que le commun des mortels qui a été impliqué dans les manigances de ces individus-là au niveau de leur corruption et de leur collusion ne s'est pas bousculé à la porte de mon bureau», raconte le chef de police.

Selon lui, seule l'UPAC avait les moyens nécessaires pour mettre au jour le stratagème mis en place à Laval.

«Le réseau a été découvert après que 200 enquêteurs d'une unité spéciale se soient mis en branle et que l'opinion publique soit assez forte pour créer ces unités-là pour aller au fond des choses.»

Une leçon à tirer

Quelle leçon doit-on tirer de tout cela? Jean-Pierre Gariépy souhaite que Québec légifère afin de donner une plus grande indépendance aux chefs de police qui doivent encore à ce jour s'en remettre à l'administration municipale.

«Ça me faisait réfléchir sur l'indépendance que doivent avoir les organisations policières qui, comme moi, ont été aux prises avec une administration corrompue. Peut-être qu'il faudra légiférer pour donner une indépendance à des directions de police. Je pense à mon collègue de Montréal, Marc [Marc Parent, chef du SPVM], qui est dans la même situation très difficile. [...] Vous devez vous présenter devant ces gens, auxquels vous avez des reproches à faire, et qui sont en même temps ceux qui ont droit de vie et de mort sur votre organisation en termes de budget ou des choses semblables. Ce n'est pas des farces!»

Controverse du Regency

Le chef de police de Laval revient aussi sur la controverse du Regency dans laquelle il a été impliqué. Les médias avaient alors rapporté que Gilles Vaillancourt s'apprêtait à acheter une copropriété dans l'immeuble où habitait Gariépy et sa conjointe.

«Ça faisait plusieurs années qu'on magasinait un condo», explique M. Gariépy, ajoutant avoir été particulièrement mal à l'aise d'apprendre que Gilles Vaillancourt comptait s'y installer.

Le chef de police affirme avoir ressenti un «grand soulagement» lorsque ce dernier a finalement changé d'idée.

«Ça aurait été difficile, voire impossible. Pour le métier que je pratique, c'est insoutenable d'habiter dans le même édifice», explique M. Gariépy qui dit avoir été prêt à vendre sa copropriété dans l'éventualité où le maire aurait maintenu son choix.

Jean-Pierre Gariépy a annoncé le mois dernier sa démission comme chef de police de Laval. Il quittera officiellement ses fonctions le 31 décembre prochain.

 

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