Enbridge inquiète les organismes environnementaux

Par Christopher Nardi
L’annonce par l’Office Nationale de l’Énergie (ONÉ) que 117 des 125 stations de pompage au Canada de la compagnie de pipelines Enbridge ne sont pas conformes aux standards canadiens inquiète les organismes environnementaux québécois.
C’est une inspection de la station de Terrebonne qui a permis à l’ONÉ de déceler le problème de non-conformité à travers le réseau d’Enbridge.
«Une inspection menée en octobre 2011 dans deux stations de pompage et trois terminaux identifiait deux non-conformités liées aux systèmes d'arrêt d'urgence, a expliqué Carole Léger-Kubeczek, porte-parole de l’ONÉ. Il s'agit d'un manque de stations de boutons arrêt d’urgence et l'absence d'une source d'énergie secondaire capable de faire fonctionner ce système.»
Depuis cette découverte en 2011, Enbridge aurait soumis un plan d’action qui intégrait un système d’arrêt d’urgence à toutes ses stations depuis le 2 mai 2013, et devrait installer une source secondaire d’énergie dans toutes ses installations d’ici 2016.
Enbridge et l’ONÉ doutés
De passage à Laval, l’organisme environnemental québécois Équiterre a averti les Lavallois des risques associés à l’importation du pétrole issu des sables bitumineux en lien avec le projet de renversement de flux du pipeline 9b, qui passe à travers Laval.
«Enbridge affiche elle-même publiquement le fait qu’elle a trouvé à 116 endroits des défectuosités dans ses tuyaux entre la frontière de l’Ontario et Montréal, explique Geneviève Aude Puskas, agente de recherche et logistique pour Équiterre. Dans un cas de déversement de pétrole [provenant des sables bitumineux] beaucoup plus lourd à cause duquel il y a de grandes quantités de diluants volatiles et cancérigènes, il resterait toujours une couche qui attendrait les cours d’eau, et finirait par rester durablement au fond.»
Steven Guilbeault, cofondateur d’Équiterre, a lui aussi exprimé de forts doutes quant à la bonne volonté d’Enbridge et de l’ONÉ dans ce dossier, soulignant que «depuis sa fondation, l’Office, qui est supposé être un tribunal en ces matières», n’a jamais refusé un projet qui lui a été présenté, comme celui du renversement du flux de pipeline 9b.
La Ville rassurée
Lors de la rencontre du Conseil de ville de Laval le 4 avril dernier, le maire Alexandre Duplessis a néanmoins dit publiquement être rassuré de l’aspect sécuritaire du projet à la suite de sa rencontre avec la compagnie Enbridge. Interrogée à propos de l’annonce des stations de pompage non conformes, la porte-parole de la Ville, Nadine Lussier, a indiqué que la position de la mairie dans ce dossier demeure inchangée.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.