Silence sur une enveloppe de Vaillancourt: Mulcair se défend

Par Hughette Young\Agence QMI
Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair se défend d’avoir attendu 17 ans pour dénoncer le maire de Laval Gilles Vaillancourt, qui lui aurait offert une enveloppe en 1994. Il n’a pas fait part de ses soupçons aux policiers à l’époque parce qu’il n’avait pas vu d’argent comme tel, a-t-il expliqué mardi aux journalistes.
Selon M. Mulcair, il n’aurait pas pu agir autrement, car contrairement au témoignage du candidat péquiste de l’époque, Serge Ménard, le maire Vaillancourt ne lui «avait jamais parlé d’argent» lors d’une rencontre en 1994. Promettant de l’aider pour se faire élire candidat libéral lors de la campagne électorale de 1994 au Québec, le maire Vaillancourt tenait une enveloppe blanche dans la main, qu’il ne lui a toutefois pas remise.
«Je ne peux pas affirmer, parce que cela serait faux, que Gilles Vaillancourt m’ait jamais offert de l’argent. En fait, il ne m’a jamais parlé de l’argent, a écrit le chef néo-démocrate dans une déclaration datée du 18 juillet 2011 à Montréal obtenue par «La Presse» et «The Globe and Mail». Il ne m’a jamais proposé ou montré de l’argent parce que, dans le récit de M. Ménard, il aurait vu de l’argent.»
M. Mulcair reconnaît dans cette déclaration qu’il aurait pu conclure à un pot-de-vin, mais puisqu’il n’avait pas de preuves à cet effet, il n’a pu l’affirmer ni porter d’accusations criminelles. «Mal à l’aise» devant cette situation, il a «mis fin à cette réunion» avec le maire en 1994, a-t-il cependant expliqué mardi lors d’un point de presse.
Approché par les policiers de l’escouade Marteau, M. Mulcair s’est prêté à l’exercice, «une fois que l’enquête était constituée». «L’ex-député libéral de Vimont Vincent Auclair, lui, avait «dit clairement que lui avait vu du "cash". Ce n’était pas mon cas. C’est simple», a indiqué M. Mulcair.
M. Mulcair avait reproché à Serge Ménard d’avoir gardé le silence trop longtemps sur l’enveloppe d’argent qu’il avait reçue de Gilles Vaillancourt.
Éclaboussés par les démissions des sénateurs Pamela Wallin et Mike Duffy et celle de l’ex-chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper, Nigel Wright, les conservateurs ont fait le même reproche au chef néo-démocrate.
«M. Mulcair a camouflé pendant 17 ans [le fait] qu’il s’était fait offrir une enveloppe d’argent, a dénoncé le leader du gouvernement en Chambre, Peter Van Loan. Est-il prêt à témoigner devant la Commission Charbonneau?»
Si M. Mulcair avait des soupçons de gestes de corruption, il avait une «obligation» d’alerter les forces policières, a-t-il maintenu lors d’un point de presse.