«On a l’air des enfants d’école»

Par Isabelle Maher/Journal de Montréal/Agence QMI
Bisbille entre des chauffeurs de la STL et leur exécutif syndical. Après une tentative de putsch qui s’est avérée illégale, la police a dû intervenir mardi soir pour dissuader une trentaine de chauffeurs de forcer les portes du local syndical.
«De quoi on a l’air? D’enfants d’école», lance Richard Ouimet.
Le président du Syndicat des chauffeurs de la Société de Transport de Laval est furieux contre certains de ses membres qui font «mal paraître» son syndicat, selon lui.
«Il y a un petit groupe qui veut prendre le contrôle de façon illégale, mais ça ne marche pas de même», tranche le président élu en avril dernier et qui en est à son quatrième mandat.
Mardi soir, lors d'une assemblée houleuse, une trentaine de membres parmi quelque 560 chauffeurs ont demandé à leur comité exécutif que soient réintégrés des chauffeurs qui ont été expulsés à vie par un vote de l’assemblée. Le syndicat a refusé, arguant que cette proposition était illégale.
Mécontents, une cinquantaine de chauffeurs sur les 88 présents ont voté pour la destitution de leur exécutif et un nouvel exécutif syndical a été formé.
Un comité exécutif éphémère
Plus tard en soirée, une trentaine de chauffeurs ont tenté d‘entrer dans les locaux du syndicat pour obtenir certains documents, ce qui leur a été refusé par le service de sécurité de la STL.
«Nous, on ne peut pas permettre d’ouvrir les portes comme ça. C’est dommage, ils ont dû rebrousser chemin, mais c’est à eux de régler leurs différends», explique Marie-Céline Bourgault, directrice des Communications à la STL.
La Police de Laval a dû intervenir, mais il n’y a eu ni grabuge, ni arrestation. «Les manifestants ont rapidement compris pourquoi ils n’auraient pas accès au lieu», affirme la constable Nathalie Lorain.
Cette nouvelle équipe n’aura finalement été en fonction qu’une nuit puisque la validité du vote a par la suite été remise en cause par le SCFP, auquel est affilié le syndicat des chauffeurs.
«Ils ont été obligés de démissionner, affirme le président Richard Ouimet. On vient d’être élu, c’est pas une poignée de personnes sur 560 qui peut dire: “on ne vous aime pas et on vous demande de partir”», argue-t-il.
Négociations à venir
Le Syndicat des chauffeurs de la STL n’en est pas à ses premiers incidents du genre. En septembre 2010, une altercation entre des membres du syndicat des chauffeurs et des représentants de leur ancien syndicat (FEEP-CSN) a mené à une accusation criminelle contre un membre.
Plus récemment, en mars 2011, un chauffeur membre du bureau syndical, a été suspendu pour avoir donné un coup de pied sur le dossier de la chaise d’une chauffeuse.
Des négociations débuteront bientôt pour renouveler la convention collective des employés de la STL qui sera échue en 2014.