Tête-à-tête avec le nouveau maire
Le nouveau maire de Laval Marc Demers.

Par Ghislain Plourde
L’élection de Marc Demers à la tête de la Ville de Laval marque un tournant. L’Écho de Laval trace un portrait du nouveau maire.
Marc Demers a été policier à Laval durant 30 ans, soit de 1971 à 2001. Dans un premier temps, il a résidé sur le territoire de l’île Jésus de 1967 jusqu’en 1983. «Je demeurais sur l’avenue Michaud, j’ai décidé de quitter pour aller me cacher pour protéger ma famille. Je travaillais aux enquêtes et un Hells était venu me trouver chez moi et me disait que j’avais de beaux enfants. J’ai rapidement compris le message de menace», dit-il.
Il reviendra habiter Laval à compter de 1999. «J’étais sur la rue Tourangeau, à ce moment. On a quitté cette résidence en juin 2012. On a, par la suite, magasiné un domicile à l’automne, mais l’achat s’est concrétisé chez le notaire en janvier 2013.»
Ses années à la police de Laval, il les passe d’abord comme patrouilleur dans Chomedey avant de se voir confier la fonction de policier éducateur pour la communauté anglophone. En plus d’occuper le titre de vice-président du syndicat de la Fraternité des policiers entre 1973 et 2003, il a agi comme sergent de poste.
Cependant, au tournant des années 1980, il connaiî des premières embûches dans sa carrière en étant rétrogradé. Plus tard, il est victime d’une mutation forcée. Un grief lui donne, cependant, raison. Il est convaincu que ces obstacles se sont dressés devant lui en raison de ses démêlées avec l’ex-maire Gilles Vaillancourt.
«Dès 1973, M. Vaillancourt était le bras droit du maire Lucien Paiement. En tant que représentant syndical, je devais négocier avec lui qui avait la responsabilité de la police. Je savais à qui je m’attaquais, mais je n’étais pas à l’aise à l’idée de me fermer les yeux sur quelqu’un qui commet un geste illégal. Ça ne rencontrait pas mes valeurs morales.»
Malgré ces épreuves professionnelles, le nouveau maire de Laval considère avoir passé de très belles années au sein du Service de police de Laval. «J’ai eu beaucoup de plaisir, j’ai eu une belle carrière. J’ai développé de belles amitiés. D’ailleurs, ils étaient une trentaine d’ex-collègues à me soutenir en campagne. J’ai trouvé ça fantastique.»
La tragédie du Souvenir
L’écroulement du viaduc du Souvenir, en juin 2000, et l’enquête qui découlera de ce drame demeureront un dossier marquant pour Marc Demers. «Je ne remets aucunement en doute la compétence et l’intégrité des procureurs dans cette affaire. Seulement, pour moi, il n’y aucun doute qu’il y avait une responsabilité administrative d’avoir fait preuve d’une négligence qui a tué une personne, en a blessé d’autres sans compter un gaspillage d’une dizaine de millions de dollars à la Ville.»
Son intérêt pour la politique municipale remonte à plusieurs années. «De par mon métier, plusieurs gens me rapportaient des pratiques douteuses au sein de l’administration municipale. Mais c’est en 2009, où j’ai tissé des liens plus étroits avec des politiciens locaux. Il n’était pas question, à cette époque, que je m’implique davantage à ce niveau. C’est seulement à l’automne 2012 où j’ai décidé de prendre une part plus active, d’abord comme conseiller spécial et porte-parole avant d’être candidat.»
Le nouveau maire de Laval avait d’abord tâté la politique provinciale au sein du Parti Québécois où il a été candidat dans Laval-des-Rapides en 2007-2008. Il se destinait à représenter le parti en 2012 avant qu’il ne cède la place à Léo Bureau-Blouin.
À ceux qui diront que les Lavallois ont opté, à nouveau, pour élire un bloc monolithique de candidats (17 des 21 élus sont issus du Mouvement lavallois que dirige Marc Demers), le premier magistrat dit qu’il est à l’aise avec le résultat du vote.
«C’est le choix de la démocratie, les Lavallois se sont exprimés, je n’y vois aucun problème. Ils ont fait ce choix, il faut le respecter.»
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