Les bollards, la seule solution pour prévenir un autre accident?

Par Claude-André Mayrand
L’accident survenu mardi après-midi à la garderie Face à face, à Laval, soulève le débat à savoir si les bollards devraient être obligatoires devant les places de stationnement attenantes des façades des garderies.
Sandra Beauchamp dirige la garderie Prématernelle Croque-Magie, située dans le même quartier que la garderie Face à face.
Elle prévoit faire installer des bollards devant les places de stationnement de sa garderie située dans un petit centre commercial et qui a, elle aussi, une façade vitrée du sol au plafond.
«Ça fait réfléchir ce qui s’est produit mardi et j’ai tout de suite appelé une entreprise pour prendre un rendez-vous afin de faire installer des bollards devant la vitrine», explique-t-elle.
Récemment, Mme Beauchamp a fait installer des bollards autour de la clôture de la cour et elle s’attend à ce que l’installation de ceux dans le stationnement avant se fasse d’ici deux semaines.
Locataire du centre commercial, Sandra Beauchamp a envoyé une demande à la propriétaire, qui ne lui a pas encore répondu.
«J’assumerai les frais moi-même si elle ne veut pas payer», affirme-t-elle.
Les parents des enfants qui fréquentent Croque-Magie sont inquiets suite à l’accident de mardi, selon elle.
«Ils s’attendent à ce qu’une mesure soit mise en place.»
Témoin active de l’événement de mardi, Maria Trimarco croit que toutes les garderies dans la même situation que Face à face devraient installer des bollards devant les places de stationnement voisines à leur local.
Sa garderie Apprendre et apprécier, située à environ 200 m de Face à face, a accueilli les 26 enfants qui s’en étaient sortis indemnes après l’accident.
«Je crois que ce devrait être obligatoire d’avoir un muret ou un bollard si la garderie qui donne sur un stationnement dispose d’une façade vitrée de plein pied», croit-elle.
Sa garderie ne dispose pas de bollards car un mur de briques de trois pieds supporte les vitrines de son établissement.
Un autre problème mis en lumière
Sylvain Lévesque, président de l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ), croit qu’un autre problème a été mis en lumière, mardi.
«Les municipalités obligent les garderies à s’installer dans des secteurs commerciaux pour ne pas dézoner des secteurs qui seraient plus pertinents pour ouvrir une garderie, comme les quartiers résidentiels ou dans les zonages institutionnels, comme pour les écoles, explique-t-il. Les garderies sont donc concentrées dans les mêmes secteurs, tous commerciaux, et c’est moins sécuritaire une garderie qui donne sur un grand boulevard.»
Il souhaiterait voir les villes, arrondissements et municipalités être «plus souples» dans le dézonage.
«On ne peut pas traiter les garderies comme une fruiterie ou un dépanneur», précise-t-il.
M. Lévesque affirme aussi que l’exigence concernant l’aire d’éclairage naturelle du plancher d’une garderie, qui est de 10 % selon le ministère de la Famille, devrait être harmonisé avec les villes et avoir préséance sur les règlements municipaux.
«Une ville ou un arrondissement qui exige 20 % d’éclairage naturel oblige les garderies à disposer d’une vitrine complète», ajoute le président de l’AGPQ.
Il entend suggérer à ses membres pour qui ce serait pertinent l’installation de bollards à la prochaine assemblée générale de l’association.
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