La maison centenaire en péril est finalement démolie

Par Claude-André Mayrand
La maison du 61 terrasse Dufferin, à Sainte-Rose, qui a défrayé les manchettes ces derniers mois en raison de la mobilisation qui visait à empêcher sa démolition, a finalement été réduite en morceaux, le 4 novembre dernier.
Construite en 1917 et se trouvant à l’extérieur de la zone patrimoniale protégée du Vieux Sainte-Rose, la résidence était située sur un terrain acheté par un promoteur immobilier qui avait amorcé la construction de son projet domiciliaire pendant l’été.
Après plusieurs sursis, il a finalement procédé au démantèlement de la maison, ayant obtenu son permis pour le faire au printemps.
«J’aurais espéré qu’ils attendent à l’année prochaine avant de construire la nouvelle phase du projet. Il n’y avait pas d’urgence», confie la conseillère de Sainte-Rose, Virginie Dufour, qui n’a pas eu le temps de traiter le dossier entre son élection du 3 novembre et la démolition du lendemain.
La nouvelle élue, qui vient d’être nommée sur le comité exécutif de la Ville, avoue qu’elle aurait été surprise que le dossier puisse se régler en 2013.
«Avec la présence des tuteurs, chaque décision était retardée de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. La seule avenue de sauvetage était la patience du promoteur», explique-t-elle.
Virginie Dufour rappelle que son parti, le Mouvement lavallois, souhaite faire appliquer les mêmes règles des zones patrimoniales aux maisons situées hors zone patrimoniale et qui répondent à des critères patrimoniaux.
«Si cette règle avait déjà été appliquée, la maison du 61 terrasse Dufferin serait encore érigée aujourd’hui.»
L’ACAVSR est déçue
L’Association des citoyens et amis du Vieux Sainte-Rose (ACAVSR), qui a pris forme en raison du sort réservé à la maison de la terrasse Dufferin et qui en a fait son logo, est très déçue du dénouement.
«Cette magnifique résidence au charme anglais cède sa place à une journée exceptionnelle. Faites entendre votre voix et allez voter, écrivait le vice-président Alain Bellemare sur la page Facebook de l’ACAVSR le 3 novembre dernier, jour de l’élection municipale. Il y a nécessité de donner un sens à ce qu'il advient afin que l'histoire nous garde d'avoir à regretter à nouveau.»
Sa collègue Christiane Valiquette ajoute que tout a été tenté, mais que l’ACAVSR se tourne vers le futur.
«Nous voulons que ce genre de démolition ne se reproduise plus et la nouvelle administration semble avoir une vision qui veut aller plus que les zonages patrimoniaux et nous allons appuyer cette mesure, affirme-t-elle. Nous nous tournons vers l’avenir.»
Avec les étudiants et professeurs du Collège Montmorency, l’ACAVSR distribuera un emblème floral aux citoyens du Vieux Sainte-Rose, l’échinacée.
«L’association prend son envol de plus en plus et nous espérons que des dossiers comme la maison Dufferin ne se représentent plus, conclut-elle. On ne veut pas empêcher la construction, mais nous voulons que ça se fasse dans le respect du citoyen et du secteur.»
Parmi les solutions qui avaient été envisagées pour sauver la maison du 61 terrasse Dufferin figurait son déménagement pour en faire le chalet du parc Notre-Dame ou encore pour en faire un lieu de spectacle et de rassemblement dans le secteur, une idée de la coopérative Sainte-Rose-des-Vents, qui organise plusieurs spectacles dans le Vieux Sainte-Rose l’été.
Une pétition contenant plus de 2 000 signatures avait été remise au conseil municipal au printemps afin que la Ville sauve la maison.