La députée d’Alfred-Pellan s’inquiète pour les producteurs laitiers

Par Fanny Arnaud
Rosane Doré-Lefebvre a publié, le 20 novembre dernier, une lettre ouverte dans laquelle elle s’interroge sur les conséquences de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (UE) pour les producteurs laitiers.
L’accord économique et commercial global (AECG) vise à accroître les échanges commerciaux et les investissements entre le Canada et l’UE. L’accord n’a pas encore été conclu, seul un accord de principe a été signé le 18 octobre dernier.
Il y a deux producteurs laitiers à Laval et plusieurs fromageries.
Alain Forget est propriétaire de la ferme Alain et Louis Forget à St-François. Pour lui, cet accord va diminuer la rentabilité de son entreprise.
«On vient nous chercher là où le business se développe le mieux», dit-il.
Suzanne Latour est propriétaire de la fromagerie du Vieux St-François. Elle explique que l’annonce de cet accord est une source d’inquiétude car ça va apporter un concurrent de plus à sa fromagerie.
«C’est sûr que ce serait mieux que ça ne passe pas», dit-elle.
Un manque total d’informations
Mme Doré-Lefebvre souhaite que le texte soit déposé au plus vite à la Chambre des communes pour en connaître le contenu et pouvoir en discuter.
«On ne peut pas dire si ça va être bon ou mauvais», dit-elle.
Elle explique que son parti demande tous les jours quand le texte va être déposé et que la réponse est toujours la même : «L’accord devrait passer d’ici 2015».
L’UE subventionne plus ses producteurs que le Canada
Dans le cas d’une augmentation des quotas européens, madame la députée se demande comment les industries québécoises vont faire face à la concurrence européenne. En effet, elle explique que les producteurs européens reçoivent beaucoup plus de subventions.
«Si ce n’est pas bon pour nos producteurs, je ne vois pas pourquoi on signerait», dit-elle.
Sur le site Internet www.soutenonsnosfromages.ca, la fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) demande au gouvernement de «tenir sa promesse de soutenir les producteurs laitiers et les fabricants de fromages fins canadiens».
Ce site explique que, dans l’annonce du 18 octobre, le gouvernement avait promis des mécanismes de compensation pour les pertes qui seront subies par les producteurs laitiers et les fabricants canadiens de fromages fins à la suite de cette entente.
Un accord qui pourrait favoriser certains producteurs
Il se pourrait que l’accord favorise certains producteurs et en pénalise d’autres. En effet, Mme Doré-Lefebvre pense que les producteurs de porcs et de sirop d’érable pourraient, quant à eux, être avantagés.
Dans ce cas, elle admet qu’il va falloir trancher, mais que, sans avoir vu ce que le texte propose, il est impossible de dire quels sont les quotas acceptables.
Elle ajoute que ce n’est pas le moment d’affaiblir la production de fromages fins au Québec qui, depuis quatre ans, augmente continuellement.
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