Les dépanneurs en croisade contre la contrebande de tabac

Par Claude-André Mayrand
Une campagne de pétitions contre la contrebande de cigarette a été lancée à Sainte-Rose, mardi le 10 décembre, par l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA).
Une dizaine de dépanneurs du quartier disposeront d’une tablette électronique aux abords des caisses pour y enregistrer les signatures des clients.
Le quartier Sainte-Rose a été choisi en raison de la présence de la députée provinciale du comté du même nom, Suzanne Proulx, à la table de la commission parlementaire qui se penche actuellement sur la révision de la Loi sur le tabac. Un rapport de recommandations est bientôt attendu sur cette question.
«La pétition vise à faire en sorte que la lutte à la contrebande demeure la priorité du gouvernement en matière de stratégie de contrôle de tabac, explique Michel Gadbois, président de l’AQDA.
Il est primordial que les élus réalisent que les dépanneurs sont des partenaires importants du gouvernement. [Nos commerces] perçoivent les taxes et distribuent un produit contrôlé et réglementé dont la vente est réservée aux adultes.»
Selon l’AQDA, il devient de plus en plus difficile pour les propriétaires indépendants de dépanneurs d’exploiter leur commerce de manière rentable en raison des nombreuses réglementations sur les produits offerts comme la bière, le tabac et l’essence, pour ne nommer que ceux là.
L’AQDA voudrait ainsi cesser l’hémorragie de fermetures de dépanneurs. Des centaines de commerces ont fermé leurs portes depuis cinq ans, selon leurs estimations.
«[Nous souhaitons] que ce lancement de pétition sensibilise Mme Proulx et les élus aux impacts négatifs liés à la contrebande de cigarettes pour les dépanneurs et qu’ils réalisent qu’alourdir la règlementation existante dans les dépanneurs les rendront plus vulnérables économiquement», conclut l’association par voie de communiqué.
La députée réagit
Vendredi, Suzanne Proulx, a réagit à la campagne de l’AQDA dans un échange de courriels avec L’Écho de Laval.
«L’AQDA prétend qu’une augmentation de la taxe encourage la contrebande. J’aimerais simplement rappeler que le gouvernement a haussé la taxe sur le tabac en novembre 2012 et que le taux de contrebande n’a pas augmenté, rappelle-t-elle, en précisant que le taux demeure encore aujourd’hui autour de 15%.
La lutte à la contrebande est effectivement un des moyens pour contrer le tabagisme. Mais ce n’est pas suffisant.»
La députée de Sainte-Rose insiste sur le fait que l’action gouvernementale doit s’appuyer sur une multitude de mesures et d’actions concrètes pour, notamment, prévenir le tabagisme chez les jeunes.
«Il y a 25 000 nouveaux jeunes chaque année, qui commencent à fumer. L’attrait des cigarettes et cigarillos aromatisés, avec des emballages attrayants, est un problème contre lequel nous devons trouver des moyens de lutter. Le tabagisme chez les jeunes est extrêmement dommageable car une fois accroché, il devient très difficile de cesser.»
Selon la vice-présidente de la commission de la Santé et de Services sociaux, le Programme national de santé publique 2003-2015 et le Plan Québécois de lutte contre le tabagisme font preuve qu’il existe une volonté des autorités publiques à y remédier.