La CQCT critique l’initiative de l’Association des dépanneurs
Les compagnies de tabac séduisent les jeunes en leur offrant des produits sucrés et colorés, tels que les cigarillos.

Par Claude-André Mayrand
La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) émet des critiques à l’endroit de l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA), qui a lancé une campagne contre la contrebande du tabac dans le quartier Sainte-Rose, au début du mois de décembre dernier.
«Les groupes de santé comme le nôtre appuient vigoureusement la lutte à la contrebande, précise la CQCT dans un échange de courriels avec L’Écho de Laval.
La différence, c’est que nous le faisons de manière à ne pas nuire à la lutte contre le tabagisme et ultimement à la santé publique.»
La CQCT reproche à l’AQDA de continuer à sonner l’alarme de la contrebande malgré la baisse des dernières années, simplement parce que la contrebande constitue le principal outil politique de l’industrie du tabac pour s’opposer aux taxes et aux réglementations du marché légal.
«La stratégie de l’ACDA est la même depuis sa fondation : créer une diversion à l’aide de la contrebande afin d’empêcher de nouveaux contrôles sur l’industrie du tabac, précise par voie de communiqué Flory Doucas, porte-parole de la CQCT (photo ci-contre).
Il est clair qu’en martelant le message à savoir que le gouvernement doit prioriser la lutte à la contrebande aux dépens de toute autre intervention, [l’AQDA] espère dissuader les membres de la commission de faire de robustes recommandations en faveur d’un resserrement de la loi.»
Impact exagéré de la contrebande sur les dépanneurs
La CQCT croit que l’AQDA amplifie l’impact de la contrebande de tabac sur la survie des dépanneurs.
La CQCT a publié, en 2012, des chiffres qui stipulent que le nombre de commerces vendant du tabac a augmenté de 2007 à 2010 et qu’aucune corrélation ne peut être observée entre le taux de contrebande et le taux de fermeture des dépanneurs.
Selon la commission, environ 30 000 jeunes Québécois s’initient annuellement au tabagisme suite aux campagnes de marketing et de séduction leur étant destinées.
«La CQCT alimente l’alarmisme chez la population et pour les groupes de santé, la seule chose qui compte est la prohibition. Ils prennent les chiffres hors contexte, souligne Guy Leroux, directeur des affaires publiques de l’AQDA. Il y a plus de jeunes qui consomment drogue et alcool que de jeunes qui fument du tabac.»
Le 10 décembre dernier, une dizaine de dépanneurs du secteur Sainte-Rose ont installé, aux abords des caisses, des tablettes électroniques pour y enregistrer les signatures des clients qui veulent encourager le gouvernement à augmenter la lutte à la contrebande.
Le quartier Sainte-Rose a été choisi en raison de la présence de la députée provinciale du comté du même nom, Suzanne Proulx, à la table de la Commission parlementaire qui se penche actuellement sur la révision de la Loi sur le tabac.
L’AQDA a récolté entre 500 et 600 signatures et se dit très satisfaite de la réponse de la population lavalloise.
«Nous avons reçu plusieurs appuis et nous nous attendons à ce que le gouvernement réalise que davantage de règlementation ne mènera pas à une réduction du tabagisme», conclut M. Leroux, en indiquant que le tabagisme stagne malgré les nombreuses nouvelles règles mises de l’avant dans le passé.
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