Un conseiller donne un coup de dents aux Mayas

Par Christopher Nardi
Lorsqu’il fut élu à titre de conseiller municipal le 3 novembre dernier, Pierre Anthian ne s’imaginait pas que, moins de trois mois plus tard, il se retrouverait en mission humanitaire dans une des régions les plus pauvres du Mexique afin de redorer la bouche des Mayas.
Le prothésiste dentaire de formation s’est joint à une équipe de 18 dentistes, hygiénistes et assistants-dentistes qui voyageront en Amérique centrale afin d’aider 7 villages mexicains coupés du monde et souffrant de pathologies bucco-dentaires.
Ce sera la première fois qu’un prothésiste se joindra à l’expédition, qui en est à sa septième édition.
«Dans les six dernières expéditions, [les dentistes] ont extrait des dents un peu partout en Afrique et en Amérique du Sud, mais ils ont laissé les gens édentés, explique le conseiller municipal. Au moins, ils ont soulagé leurs douleurs, mais [les voyageurs] se sentaient mal parce que les gens restaient sans dents.
Alors, ils se sont donc dit qu’ils feraient appel à un prothésiste dentaire et comme ils connaissent ma vocation de travailleur de rue, ils m’ont sollicité.»
Équipé d’une unité de travail mobile qu’il a conçue, le Lavallois compte fabriquer une centaine de prothèses pour les résidents de la région de Yucatan. Le poste de travail comporte un micromoteur, des vernis et acryliques, 300 dents, du plâtre et une variété d’outils pour son travail.
«C’est un laboratoire miniaturisé dans une valise qui a des roulettes, raconte M. Anthian. Essentiellement, j’ai tout délégué au plus simple, mais j’ai quand même tout ce qu’il me faut pour faire des prothèses dentaires.»
Selon son expérience, le temps de fabrication d’une dent peut varier entre 45 minutes et une heure, tout dépendamment du niveau de difficulté.
Quitter sa famille
Un voyage de cette ampleur ne se vit évidemment pas sans certaines appréhensions. Pour Pierre Anthian, la plus grande inquiétude est de quitter sa famille pendant quinze jours, une première pour lui.
«C’est la première fois depuis qu’on [sa femme et lui] se connaît, que je suis marié et qu’on a des enfants que je serai parti 15 jours. Ma grande fille trouve ça très difficile, résume le Lavallois.
Mais sur le plan économique, tout le monde, même les membres des partis politiques de l’opposition à Laval ont donné à la cause, c’est vraiment extraordinaire.»
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