L'AMT remise en question

Par Améli Pineda & Geneviève Gagné\Agence QMI
La Ville de Montréal veut récupérer la gouvernance du transport collectif métropolitain, sous la responsabilité de l'Agence métropolitaine de transport (AMT).
Elle demande que la gestion en soit plutôt accordée à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui regroupe 82 municipalités de la région.
La Ville a remis sur la table les problèmes de gouvernance de l'AMT lundi après-midi, au conseil municipal, alors qu'elle a demandé à la CMM de déposer d'ici le printemps un nouveau modèle de gestion dans lequel elle récupérerait ces pouvoirs.
«Le modèle actuel de gouvernance métropolitaine des transports en commun est fragmenté et trop d'acteurs sont impliqués dans le processus de planification et de décision, ce qui se traduit par des retards répétés dans la réalisation des projets», peut-on lire dans la motion déposée lundi.
Selon le conseil municipal, la gestion de l'AMT jusqu'à aujourd'hui n'a pas permis d'avoir «une vision globale et régionale de la planification des transports en commun.»
Problème de gouvernance
Le président-directeur général de l'AMT, Nicolas Girard, ne veut pas commenter et renvoie la balle au ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, ultime responsable de l'AMT.
La position du ministre Gaudreault sera dévoilée dans quelques semaines lors du dépôt de la Politique québécoise de mobilité durable (PQMD).
Cette politique spécifique au transport en commun obligera le ministère à se positionner sur le problème de gestion de l'AMT et sur le fait qu'elle contrevient à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, qui fixe des règles précises quant à la formation du conseil d'administration (CA) de l'AMT.
Rappelons qu'en septembre dernier, trois membres du CA ont démissionné pour cette raison.
«Nous sommes conscients que l'AMT n'est pas conforme à la loi sur la gouvernance. L'agence est au courant de cette situation et nous avons des contacts réguliers avec elle, on a l'intention de leur poser des questions et d'agir», a déclaré l'attaché de presse du ministre Gaudreault, Yann Langlais-Plante.