La Ville met en garde contre des compagnies malhonnêtes

Par Christopher Nardi
La Ville de Laval compte sévir contre des compagnies spécialistes en traitement d’eau «pas très honnêtes», qui tenteraient de «berner» les résidents afin qu’ils achètent de l’équipement de filtration dispendieux, mais inutile.
Ces compagnies séviraient en offrant une analyse d’échantillon d’eau gratuite aux citoyens qui se montrent intéressés. Dans plusieurs cas, les vendeurs se disent mandatés ou associés à la Ville, ce qui n’est jamais le cas.
Ensuite, les représentants encourageraient leurs clients potentiels d’investir dans de l’équipement de filtration d’eau dispendieux, sous le prétexte que leur eau n’était pas propre à la consommation.
«Des compagnies abusent de la crédulité de certaines personnes en leur vendant des tests et leur disant que l’eau [du robinet] n’était pas de bonne qualité, indique la porte-parole de la Ville, Nadine Lussier. C’est complètement faux.»
Plusieurs évaluations indépendantes corroborent les propos de Mme Lussier. Laval a reçu, en 2012 et 2013, l’attestation 5 étoiles par le Réseau environnement pour la qualité de son eau, qui est jugée cinq fois supérieure aux normes fixées par le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs.
«L’eau que les Lavallois peuvent boire du robinet est, à certains moments, supérieure à l’eau embouteillée qu’on pourrait acheter à l’épicerie», soutient-elle.
Problème cyclique
Les problèmes qu’a l’administration municipale avec ces compagnies ne datent pas d’hier. Selon les données du Service de l’environnement, la Ville a commencé à recevoir des plaintes il y a plus de sept ans.
Toutefois, il y a récemment eu une forte augmentation du volume de ces appels. Le Service de l’environnement a déjà reçu 16 requêtes depuis le début de l’année 2014. De ce nombre, 11 plaignants ont clairement identifié une même compagnie.
De plus, les compagnies sévissent partout dans la région. Des 16 requêtes enregistrées cette année, six provenaient de Fabreville, trois de Pont-Viau, deux de Chomedey et Sainte-Rose respectivement, tandis qu’une plainte fut enregistrée à Laval-Ouest, à Auteuil et à Saint-Vincent de Paul.
Pour combattre cette problématique, Mme Lussier affirme que le Service du contentieux est présentement actif sur le dossier et a ciblé plusieurs personnes et entreprises. De plus, elle affirme que plusieurs mises en demeure ont déjà été acheminées aux compagnies qui sévissent régulièrement.
Un entrepreneur se défend
Une compagnie en particulier, Aqua Vie, fut souvent mentionnée par les plaignants lavallois. Le nom de cette entreprise figurait également dans plusieurs communiqués de différentes municipalités en 2013, notamment Bois-des-Filion, Montréal-Nord, Châteauguay et Saint-Léonard.
Le président de l’entreprise montréalaise s’est toutefois défendu en disant que sa compagnie offrait des solutions pour améliorer le goût et la qualité de l’eau, sans jamais dénigrer l’offre des municipalités.
«Ça ne nous donne aucun avantage de nous positionner contre la Ville de Laval, a déclaré Frank Vicino. La Ville fait de son possible, mais est-ce que nous pouvons améliorer le goût de l’eau? Absolument!»
L’entrepreneur a aussi nié le fait que des employés de sa compagnie utilisaient des méthodes douteuses pour pousser l’achat de leur équipement ou qu’ils se disaient mandatés par la Municipalité.
«Est-ce que c’est illégal d’offrir de l’équipement qui peut améliorer la qualité et le goût de l’eau, même si on dit qu’elle est déjà bonne? Non.»
Il a également confirmé à L’Écho de Laval qu’il avait reçu une mise en demeure de la Ville de Laval, le 18 février dernier, l’avertissant de cesser ses opérations dans la région.
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