Centre jeunesse : contrats douteux à Laval?
TVA rapporte que le Centre jeunesse de Laval a accordé de nombreux contrats d'entretien et de rénovation ces dernières années à des entreprises de construction qui ont multiplié les extras.

Par Agence QMI
Le Centre jeunesse de Laval a accordé de nombreux contrats d'entretien et de rénovation ces dernières années à des entreprises de construction qui ont multiplié les extras.
L'édifice centenaire exige un entretien régulier avec près de 100 contrats octroyés depuis 2007.
Selon des documents obtenus par TVA Nouvelles grâce à la Loi d'accès à l'information, même si le nombre de travaux effectués et les budgets alloués diminuent constamment depuis six ans, ce n'est pas le cas pour les dépassements de coût.
En 2007, un seul des 31 projets a généré un dépassement de coût de 41 090 $. L'année suivante, le nombre de contrats a diminué, mais a généré dix fois plus d'extras. Les choses ont continué les deux années suivantes.
Ce n'est qu'à partir de 2011 et la diffusion des premiers reportages qui ont mené à la création de la commission Charbonneau et de l'UPAC que la facture des extras a commencé à chuter sérieusement.
Toujours les mêmes entrepreneurs
À partir de 2008, la direction du Centre jeunesse a sollicité presque systématiquement les mêmes quatre entrepreneurs généraux pour les projets de moins de 100 000 $, c'est-à-dire sous le radar de la loi obligeant à passer par le système de soumission publique.
Beaudoin Construction, Sierra Construction, MGB Associés et Solidem font partie de ce groupe d'entrepreneurs se partageant les contrats.
En 2008, par exemple, Sierra Construction a fait 15 soumissions, a obtenu huit contrats et réclamé quatre dépassements de coût. Le Centre jeunesse de Laval a pourtant continué de l'inviter à soumissionner.
Selon Michel Chapdelaine de Solidem, les «extras étaient justifiables» et il n'y avait pas de «collusion» dans l'attribution de ces contrats. Il blâme plutôt les appels d'offres souvent «bâclés et mal ficelés» pour expliquer les nombreux extras. Sierra Construction et MGB Associés ont refusé de répondre à nos questions.
Parmi les entrepreneurs réguliers du Centre jeunesse de Laval, on retrouve également le nom de Jocelyn Dufresne, arrêté en mai dernier par l'UPAC en même temps que Gilles Vaillancourt lors de l'opération Honorer. La direction du centre l'a sollicité à 15 reprises.
Le porte-parole du Centre jeunesse de Laval a réagi en affirmant qu'il est difficile de prévoir les coûts dans un vieil édifice comme celui-ci et que tout a été fait dans les règles de l'art.
- D'après un reportage de Michel Jean
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