Resto sans finesse : Le Finesses d’Orient ne portait décidément pas bien son nom avant de fermer boutique

Par Stéphan Dussault\Agence QMI
Une série d’amendes pour malpropreté et pour avoir conservé de la viande à des températures dangereuses pour la santé a peut-être accéléré la fermeture d’un restaurant asiatique de Laval.
Le mot «couvert» est celui qu’on trouve le plus souvent dans les rapports des inspectrices qui ont visité le restaurant Finesses d’Orient de Laval en 2012.
Couvert de moisissures, imprégné de débris, enduit de taches, incrusté de résidus, les inspectrices ont dû avoir recours à leur dictionnaire des synonymes pour éviter que leurs rapports d’infraction ne soient trop répétitifs!
Il faut dire que les 20 photos déposées en preuve devant le juge laissent peu de place à l’interprétation sur l’état de malpropreté du restaurant situé au 2560, Daniel-Johnson, à Laval.
De la cuisine à la chambre froide
On trouve, par exemple, des traces de moisissures un peu partout, de la cuisine à la chambre froide.
Les joints de la table en bois où l’on prépare les aliments en sont recouverts. Mêmes traces de moisi sur le lave-vaisselle et dans la chambre froide principale, où les étagères sont rouillées, graisseuses, et où les murs sont tachés de résidus et de moisissures.
Le portrait n’est guère plus reluisant dans l’autre chambre froide.
«Lors de l’ouverture de la porte de la chambre froide, on perçoit une forte odeur de viande rancie. Les surfaces des murs présentent des coulisses de moisissure et des taches de matières organiques de couleur jaune», écrivent-elles dans leur rapport.
Qui s’étonnera que la situation ne s’améliore pas autour des appareils de cuisson? La hotte et les murs d’acier inoxydable sont imprégnés d’une couche de graisse brune. Le plancher, lui, est plein de «particules d’aliments frais et de fragments séchés».
Et si des clients se demandaient quel était ce petit goût de je ne sais quoi, il s’agissait peut-être des gouttelettes de condensation dans les espaces réfrigérés qui tombaient directement sur du persil dans des contenants non recouverts.
Mauvaise température
Les inspectrices ont aussi constaté que les aliments étaient mal conservés. Du bœuf qui traînait à 8 °C a été jeté, des côtes levées à 26 °C qui auraient dû être conservées à plus de 60 °C ont été réchauffées rapidement et du porc à 9 °C qui aurait dû être conservé à moins de 4 °C a été envoyé au frigo.
Le restaurant a été condamné à cinq amendes de 250 $, 750 $ et 2000 $ pour malpropreté et pour avoir conservé des aliments à des températures dangereuses pour la santé. Les jugements ont été prononcés en avril 2012, décembre 2013 et finalement le 11 mars 2014. Le restaurant a fermé ses portes depuis.
Il faut attendre plusieurs mois après l’infraction pour qu’un juge entende la cause et rende sa sentence. Les détails de ces jugements ont ensuite été obtenus après avoir fait une demande d’accès à l’information.
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