Elle obtient des outils pédagogiques pour sa fille…et 200 autres élèves

Par Claude-André Mayrand
Suite aux démarches d’une mère de famille de Sainte-Dorothée, 200 élèves de la Commission scolaire de Laval (CSDL) ayant des troubles d’apprentissages recevront des outils pédagogiques pour faciliter leur réussite scolaire, cet automne.
Au départ, Patricia Vaillancourt multipliait les appels pour que sa fille de 10 ans, diagnostiquée avec la dyslexie et la dysorthographie, puisse avoir les outils pour réussir son parcours scolaire.
Selon l’évaluation, sa fille avait un retard de huit mois par rapport à où elle était rendu dans son programme scolaire.
Le neuropsychologue que sa fille a rencontré recommandait que celle-ci soit équipée, à l’école comme à la maison, d’un ordinateur portable et des logiciels WordQ et SpeechQ.
«Quand je l’ai su, j’ai tout de suite appelé son orthopédagogue afin de connaître la procédure pour obtenir les outils, confie la dévouée mère de famille. Il m’a répondu que trois autres enfants de son école étaient sur la liste d’attente et que si tout allait bien, ma fille pourrait recevoir ses outils pour sa 6e année.»
Comme son ainée entreprend cet automne sa 5e année, Mme Vaillancourt a décidé de passer par le Protecteur de l’élève de la CSDL en déposant une plainte.
«C’est à ce moment que j’ai su que 200 élèves étaient en attente parce que la commission scolaire n’avait pas d’argent. J’ai fait une demande de révision à ce sujet, qui m’a été refusée», explique-t-elle.
Devant un comité
Suite à ce refus, la prochaine option pour Patricia Vaillancourt était de se présenter devant un comité composé d’une demi-douzaine de personnes pour débattre de son point et tenter de «remporter» son litige, lui explique-t-on.
«Moi, je ne veux pas ‘’gagner’’, je veux que ma fille ait ce qu’elle a besoin pour réussir. La CSDL rappelle toujours qu’elle axe ses décisions sur le service aux élèves. Dites-moi pas que vous n’avez pas d’argent.»
L’idée de devoir se présenter devant un comité l’a renversée.
«Ils devraient acheter des ordinateurs aux élèves au lieu de tenir de tels comités en payant des employés à temps supplémentaire un lundi soir», confie la résidente de Sainte-Dorothée.
Refusant de s’adonner à un tel exercice, elle contacte la commissaire du district, Céline Blanchette.
Mme Vaillancourt lui a expliqué toutes les versions discordantes qu’elle avait entendues sur les limitations budgétaires de la CSDL.
«Elle m’a beaucoup aidée. Quelques jours après notre appel, j’apprenais que la commission scolaire avait gratté ses tiroirs pour acheter des ordinateurs à tous les élèves de la liste d’attente», raconte-t-elle toujours aussi ravie.
En octobre
C’est au début du mois d’octobre que sa fille devrait recevoir ses outils de travail. Son orthopédagogue, avec qui elle a établit un lien de confiance depuis trois ans, la guidera dans l’utilisation des logiciels.
De plus, elle aura droit à ses tables de calculs lors des examens.
S’il est difficile d’estimer si le retard de son ainée pourra être comblé, Mme Vaillancourt est certaine que ses nouveaux outils vont l’aider.
«Un problème de mathématiques, c’est de la lecture, de la logique et du calcul, trois éléments qui lui donnent de la difficulté. En ayant les outils, ça va lui faciliter la vie et lui enlever un stress, croit sa mère, qui cherche à rassurer sa fille en ces premiers jours de rentrée. Elle a de la misère à être différente des autres et bien qu’elle soit consciente de son problème, elle ne réalise pas à quel point ça va l’aider. Elle est un peu fâchée à l’idée d’avoir un ordinateur car elle pense qu’elle sera la seule.»
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Objectif de la CSDL : pas de liste d’attente
Aux dires de Céline Blanchette, commissaire de Sainte-Dorothée et vice-présidente de la Commission scolaire de Laval, l’objectif de la CSDL serait de ne jamais avoir recours à des listes d’attente dans des cas comme celui de Patricia Vaillancourt.
«Notre administration prône la saine gestion et ça nous permet de régler des situations comme celle-ci et on le fait pour continuer à faire avancer nos jeunes», explique-t-elle.
Après avoir été contactée par Mme Vaillancourt, la commissaire a validé auprès des services administratifs les informations échangées avec la plaignante, pour comprendre les délais et leurs motifs.
«Ce n’est pas obligatoire pour la CSDL de fournir les outils pédagogiques dans des cas comme celui-ci, mais quand l’élève en a besoin et que la commission scolaire peut aider, on le fait», analyse Mme Blanchette, qui précise que les demandes du genre sont de plus en plus nombreuses, mais que le financement l’est de moins en moins.
Elle croit qu’il faudrait profiter de cette liste d’attente épurée pour revoir la procédure.
«Les services pédagogiques se pencheront là-dessus au cours de la prochaine année scolaire et des recommandations pourraient être faites après l’évaluation», conclut-elle.
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