« Mon ex-conjoint contrôlait toute ma vie »
« Il surveillait mes appels, il chronométrait mes allers retours, il regardait la façon dont je m’habillais, il contrôlait mes comptes bancaires pour vérifier les montants mais aussi les heures de mes achats et il appelait mes amis pour savoir où j’étais», témoigne Marie (prénom fictif), une Lavalloise âgée de 41 ans.
Marie est une victime de violence physique mais aussi de violence psychologique. Elle a décidé de prendre la parole pour convaincre d'autres femmes de parler.
« Si je n’ai rien dit pendant 22 ans, c’est que j’avais peur, mais maintenant je sais qu’il y a un pouvoir plus fort que le conjoint violent : la police, les maisons d’hébergement, les amis et la famille », explique-t-elle.
Intimidation
La violence psychologique envers les femmes est une forme de violence conjugale moins connue que la violence physique mais tout aussi destructrice, selon Pascale Bouchard, directrice de la maison Le Prélude.
« Les conséquences sont tout aussi lourdes que de recevoir un coup de poing », dit-elle.
Et, si chaque cas est différent, « le cycle de la violence » reste le même : après l’épisode de dénigrement, le conjoint se justifie, il culpabilise la victime, puis vient une période d’accalmie où l’espoir renaît, et ainsi de suite.
Mme Bouchard explique que les dénigrements, les insultes, les remises en question des valeurs de l’autre créent la confusion dans l’esprit des femmes qui en viennent à croire qu’elles sont folles.
C’est pourquoi les trois maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ont lancé une campagne pour sensibiliser la population.
La campagne est en quatre langues : français, anglais, arabe et espagnol, pour s’adapter à la population Lavalloise.
« On voulait surtout donner de la visibilité à une forme de violence qui habituellement est invisible », affirme Mme Bouchard.
La campagne peut être vue dans le métro et sur les autobus de Laval. Une vidéo est présentée sur la page facebook.com/vousnetespasfolle
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