Tutelle au syndicat des chauffeurs de la STL: des syndiqués veulent des réponses du SCFP
Des centaines de chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Laval (STL) réclament des explications de la part du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) pour la mise en tutelle de leur syndical local.
«On est d’accord avec le principe, pourvu qu’on nous explique pourquoi. On nous a certifié que ce n’était pas une question de fraude. On devait avoir une rencontre vendredi dernier à 13 h. Elle n’a pas eu lieu. On ne nous donne pas de nouvelles, on sent qu’ils (dirigeant du SCFP) veulent ralentir le processus pour écarter notre recours à la contestation légale. C’est un déni de la démocratie», exprime l’un des membres qui dit faire partie d’un groupe d’environ 250 à 300 chauffeurs d’autobus.
Celui-ci et ses confrères de travail disent vivre une grande frustration de n’obtenir aucune réponse du SCFP.
«Ils ont fait ça (décréter la tutelle) comme des sauvages. Ils ont changé les serrures au bureau et ne fournissent pas de détails. Autant Jean-Guy Simard (conseiller syndical) que Marc Ranger (Directeur-adjoint) ne retournent pas nos appels. Une chose est certaine, on ne laissera pas passer le délai de 14 jours dans le noir, sans avoir d’éclaircissements», dit-il.
Les chauffeurs d’autobus qui exigent ces renseignements entendent prendre «tous les moyens possibles» d’ici la fin de la présente semaine pour obtenir «leur dû» auprès du SCFP.
La tutelle sur le syndical local 5959 a été annoncée, vendredi dernier 24 avril, par le SCFP. Dans un communiqué de presse, la centrale indiquait qu’une mise sous tutelle d’une section locale «en cas d’urgence et lorsque le SCFP est convaincu que c’est dans l’intérêt de cette dernière. Une tutelle est une mesure de protection, pour les membres, prévue dans nos statuts. Un administrateur sera nommé le temps de remettre les affaires du syndicat en ordre.»
Climat malsain
Par ailleurs, l’homme confirme que le climat est malsain au sein des chauffeurs de la STL.
«Notre groupe est celui qui a toujours voulu éviter la chicane. Ce sont les membres qui se présentent au travail pour faire leur job et retourner, ensuite, à la maison. Nos membres sont victimes de racisme, d’harcèlement et d’intimidation de la part des Pro-CSN pour qu’ils signent les requêtes contre l’exécutif. On est traité de chien, de nez brun si on ne le fait pas. Il y a même des chauffeurs qui n’ont pas le feu vert pour partir tant qu’ils ne signent pas», déplore-t-il.
Du même souffle, il soutient que lui et plusieurs de ses collègues se font reprocher de «ne pas prendre position» dans le dossier du président syndical Richard Ouimet qui fait l’objet d’une suspension de la part de l’employeur en raison d’une altercation verbale avec un autre employé.
«Le comportement de M. Ouimet a été inacceptable. Cependant, il faut savoir qu’il est constamment poussé à bout, harcelé et intimidé. Des actions qu’il faudrait aussi dénoncer et les auteurs devraient être punis», conclut-il.
L’employeur préoccupé
À la STL, on dit prendre la situation au sérieux. «Lorsque des événements du genre nous sont signalés, le Service des ressources humaines intervient. Il est vrai que des situations ont été portées à notre attention. Des actions ont été posées en conséquence. Néanmoins, il faut que ces gestes nous soient rapportés», fait savoir Marie-Céline Bourgault, Directrice des communications et du marketing à la STL.
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