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« Pot » au volant = danger, même 5 heures après

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15 octobre 2018
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Conduire sous l'effet de la drogue, c’est dangereux, et c’est dangereux longtemps : même cinq heures suivant la consommation, conclut une étude de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l’Université McGill financée par l’Association canadienne des automobilistes (CAA). 

Une deuxième étude, celle-là soutenue par la Fondation CAA-Québec et pilotée par le Dr Jacques Bergeron de l’Université de Montréal, a dressé un portrait type des consommateurs de cannabis qui en minimisent les conséquences en faisant remplir des questionnaires à des consommateurs de cannabis détenant un permis de conduire. 

Les scientifiques ont demandé aux participants s’ils avaient déjà pris le volant après avoir consommé. Conclusion : ceux qui admettent avoir conduit « gelé » ont un profil bien différent des autres participants ayant déjà fumé, mais n’ayant jamais conduit avec les capacités affaiblies. Ceux qui reconnaissent avoir conduit sous l’effet du cannabis ont généralement :

  • Une consommation plus importante, et ce, depuis un plus jeune âge;
  • Des habitudes de conduite plus téméraires, dangereuses et risquées (vitesse, contraventions, etc.);
  • Une tendance à être très influencés par leurs pairs en ce qui a trait aux comportements dangereux;
  • Des amis qui, eux aussi, conduisent sous l’effet du « pot »;
  • Plus d’émotions et de comportements associés à la conduite dangereuse (prise de risque, agressivité, colère et irritation);
  • Une plus faible perception du risque lié au cannabis.

Conducteurs plus à risque d’accident même cinq heures après consommation

Et si l’étude de l’Université de Montréal s’est penchée sur les comportements caractéristiques des usagers à risque, les chercheurs de l’Université McGill, eux, se sont intéressés aux effets du cannabis sur les habiletés liées à la conduite. En effet, les chercheurs ont démontré, en menant une étude clinique utilisant un simulateur, qu’un conducteur est plus à risque d’être impliqué dans un accident de la route, même cinq heures après avoir consommé du cannabis.

Il s’agit du principal constat de cette étude qui a été conduite au Centre de médecine innovatrice de l’IR-CUSM sous la supervision du Dr Mark Ware, un des leaders canadiens en recherche sur le cannabis, et des Dres Nicol Korner-Bitensky et Isabelle Gélinas, chefs de file en recherches associées à la conduite automobile.

De leur propre aveu, la majorité des participants à l’étude ne se feraient pas confiance pour prendre le volant, même cinq heures après avoir consommé une petite dose de cannabis. Qui plus est, les tests sur simulateur de conduite leur donnent raison!

Preuves à l’appui, ça se corse sur la route

Sous l’effet du cannabis, les participants de l’étude de McGill et de l'IR-CUSM ont démontré une certaine capacité à maintenir le cap, mais ils devenaient passablement moins doués pour réaliser des manœuvres plutôt courantes, voire cruciales, comme l’insertion entre deux véhicules, la traversée d’une intersection achalandée, l’évitement de piétons ou de cyclistes, etc. Après avoir consommé du cannabis, les conducteurs ont, pendant plusieurs heures :

  • Un temps de réaction plus long;
  • De la difficulté à porter attention à divers stimuli;
  • De la difficulté à réaliser correctement une manœuvre pour la première fois.

Sans réflexes, sans jugement, sans concentration

« On peut penser qu’on est en plein contrôle pour conduire après avoir fumé un « joint », mais ce n’est pas le cas! C’est un peu comme conduire sans vos réflexes, votre jugement, votre concentration et sans savoir à quelle distance se trouve la voiture devant vous », ajoute Nicolas Tétreault, biochimiste clinique et membre de l’Ordre des chimistes du Québec.

Trop de gens nient l’évidence sur le « pot » au volant

« Tout le monde s’entend pour dire que l’alcool au volant, c’est dangereux. Mais pour le cannabis, un jeune conducteur sur cinq et de nombreux consommateurs de tous âges nient l’évidence », regrette le directeur de la Fondation CAA-Québec, Marco Harrison.

En conclusion, « on se pense peut-être bien bon, mais conduire « gelé » ce n’est pas mieux que conduire “paqueté”. Prévoyez un conducteur désigné, un retour en taxi ou, au pire, faites-vous livrer une bonne bouffe, mais de grâce, ne conduisez pas! », poursuit M. Harrison.

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