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Enquête nationale sur la pénurie de main-d’œuvre au Québec

Plus de 2 500 postes à pourvoir dans les ressources intermédiaires d’hébergement

durée 12h00
5 mars 2019
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

À l'heure actuelle, plus de 2 500 postes sont à pourvoir dans les ressources intermédiaires d’hébergement (RI) du Québec. Voilà la conclusion d'une enquête exhaustive de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec

Notons que plus du tiers (35%) de tous les gestionnaires de RI y ont participé. Parmi les postes à combler, on retrouve: des préposé(e)s aux bénéficiaires (PAB), mais également des techniciens en éducation spécialisés, des travailleurs sociaux et d'autres types d'employés. 

Cette conclusion est sans appel: les RI sont touchées par une pénurie de main-d'œuvre sans précédent, laquelle pourrait avoir un impact à très court terme sur les services offerts aux quelque 14 000 résidents du réseau.

Voici d'autres faits saillants de cette étude: 

  • Pas moins de 83% des gestionnaires de RI affirment être victimes de la pénurie actuelle.
  • À l’échelle du Québec, le manque à gagner d’employés dans les RI est estimé à environ 2 514 postes.
  • En moyenne, les gestionnaires estiment que 2,68 embauches par RI – notamment des PAB – seraient nécessaires pour combler leurs besoins en personnel.
  • La pression que la pénurie exerce sur la prestation des soins est particulièrement importante dans les régions de Laval, du Bas-Saint-Laurent, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Capitale-Nationale et du Nord-du-Québec; dans les RI offrant des services aux personnes vivant avec un handicap physique, une déficience intellectuelle ou une problématique de toxicomanie; et dans les RI accueillant 15 résidents et moins.
  • À l’échelle du réseau des RI, un poste serait à pourvoir pour chaque tranche d’environ 6 résidents.

« Avec des chiffres d’un tel ordre, les services pourraient être affectés », souligne le chercheur Charles Tessier, Ph. D., qui a compilé les données de l’enquête commandée par l’ARIHQ.

« Déjà, les RI redoublent d’imagination aux quatre coins du Québec afin de trouver des solutions à la pénurie. Or, des solutions plus globales s’imposent. La situation est alarmante et si rien n’est fait, la crise s’accentuera avec le vieillissement de la population. Il s’agit d’un véritable enjeu de société auquel nous devons trouver des réponses collectivement », mentionne le président du conseil d’administration de l’ARIHQ, Michel Clair.

Pistes de solution

L’ARIHQ en appelle à une vaste réflexion sociétale sur le métier de préposé(e)s aux bénéficiaires. Le déploiement d’une campagne nationale de valorisation de leur rôle apparaît plus que jamais nécessaire, tout comme l’amélioration des conditions de travail de celles et ceux qui choisissent d’œuvrer en RI.

« De plus en plus de préposé(e)s se tournent vers d’autres emplois ou font le choix d’aller travailler en CHSLD, où ils reçoivent un salaire pouvant atteindre 10 $ de plus de l’heure pour un travail équivalent, voire moins exigeant. Il faut absolument valoriser davantage les gens qui prennent soin des plus vulnérables », mentionne la directrice générale de l’ARIHQ, Johanne Pratte.

Pour contrer la pénurie, l’ARIHQ a déjà mis sur pied le programme F3, qui vise à déployer une offre de formation complète pour ses employés dans toutes les régions. Elle souhaite maintenant travailler sur d’autres avenues, en collaboration avec le gouvernement :

  • Faciliter la formation et l’insertion en emploi des personnes exclues du marché du travail (immigrants, réfugiés, décrocheurs, etc.)
  • Développer une plateforme faisant la promotion du réseau des RI et répertoriant toutes les ressources et les emplois disponibles.
  • Faciliter et structurer l’embauche de travailleurs étrangers temporaires, à l’image des employés saisonniers dans le milieu de l’agriculture.
  • Intégrer des innovations technologiques dans les RI afin que les préposés puissent se concentrer uniquement sur les soins aux résidents.

Méthodologie

L’enquête a été menée en décembre 2018 auprès des 681 gestionnaires membres de l’ARIHQ. Un sondage leur demandait de quantifier le nombre d’embauches nécessaires au sein de leurs ressources au cours des six prochains mois. En éliminant les données aberrantes, 243 questionnaires valides ont été récoltés. Les résultats ont été pondérés en fonction du nombre de répondants par région, par taille de RI et par type de résidents, afin d’assurer la fiabilité et la représentativité des résultats.

 

 

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