Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Environnement

Menace sur le milieu naturel du ruisseau Barbe

durée 13h00
31 mai 2022
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Mickael Couillerot, Journaliste

Le réseau des bois de Laval et le Conseil régional de l’environnement de Laval sonnent l’alarme concernant l’avenir du dernier grand milieu naturel du quartier Fabreville.

Ils demandent à la Ville de Laval de mettre en réserve les lots visés par une autorisation du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

Situé au nord-est de l’échangeur des autoroutes 13 et 440, ce milieu naturel, d’une superficie de 31 hectares, abrite une érablière à sucre et est traversé d’est en ouest par le ruisseau Barbe, dont la crue printanière s’étend sur près de 300 mètres à l’intérieur d’un boisé, jusqu’à de très grands marécages à haute valeur écologique. 

Cette mosaïque d’habitats se trouve aussi à la confluence de deux importants corridors écologiques, à l’intérieur desquels elle forme un noyau de conservation bien identifié au Plan de conservation et de mise en valeur des milieux naturels de Laval, adopté en 2020.

Un engagement municipal mis en péril par le MELCC

Alors que la Ville de Laval avait identifié plus des deux tiers des 31 hectares du milieu naturel du ruisseau Barbe comme milieu humide d’intérêt dans son règlement de contrôle intérimaire (RCI) de l’été 2020 (M.R.C.L.-11) en vue de les protéger contre le développement, le MELCC a autorisé en 2021 la destruction de près de la moitié du secteur, dont environ 7 ha de milieux humides d’intérêt.

Bien que le Ministère exige une compensation financière de 4 056 608 $ de la part du promoteur pour la destruction de ce milieu humide, aucune assurance n’existe que cette somme permettra d’en protéger un autre de valeur écologique similaire ailleurs à Laval, comme le veut le principe zéro perte nette qui doit guider le MELCC lors de ses analyses.

Considérant la raréfaction des terrains disponibles sur l’île de Laval et la hausse vertigineuse de leur prix, il importe de préserver les écosystèmes existants plutôt que de chercher à en créer de nouveaux.

D’autre part, l’administration Boyer s’est engagée en campagne électorale à protéger 17 % du territoire lavallois et à consulter les citoyens sur l’avenir des boisés. La destruction de ce milieu d’exception nuirait à ces objectifs, en plus de priver les habitants de Fabreville du seul milieu naturel accessible à pied ou à vélo dans leur quartier.

Une incompatibilité entre les actions du MELCC et la planification territoriale de Laval 

La majorité de la superficie ciblée par l’autorisation du MELCC se concentre sur des terrains qui ne sont pas identifiés comme « structurants à construire » au Schéma d’aménagement et de développement (SADR) adopté par Laval en 2017.

La Ville de Laval, en plus de s’être prêtée de façon exemplaire à l’élaboration de son Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH), a désigné ces milieux à des fins de protection, comme le prévoit le SADR. Afin de protéger adéquatement ces milieux naturels exceptionnels, le MELCC aurait dû se conformer aux orientations municipales.

Laval doit faire respecter son règlement de contrôle intérimaire

À l’aune de la perte continue de la biodiversité et des changements climatiques, il est inacceptable d’autoriser la destruction de milieux naturels comme celui du ruisseau Barbe et c’est pourquoi nos deux organismes tentent de sensibiliser depuis plusieurs mois la Ville de Laval afin que celle-ci intervienne pour faire respecter son RCI, malgré l’autorisation donnée par le MELCC. 

Or, bien que la délivrance du permis municipal nécessaire aux travaux de construction des deux rues résidentielles et des bâtiments industriels projetés n’ait pas encore été effectuée, le promoteur a tout de même commencé à remblayer les milieux naturels existants.

Il est minuit moins une pour sauver l’écosystème du ruisseau Barbe, dont l’intégrité exceptionnelle pourrait disparaître si la Ville n’intervient pas dans les plus brefs délais pour mettre en réserve ces lots afin d’en négocier l’acquisition. 

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 10h00

Québec offre plus de 87 M$ pour le transport dans la région de Laval

Pour les deux prochaines années, le gouvernement du Québec investira 87 562 000$ dans les réseaux de transport routiers de la région de Laval.  C'est le ministre délégué à l'Économie, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, Christopher Skeete, qui en a fait l'annonce hier, au nom de la ...

Publié le 19 mai 2025

Les programmes d'externat en soins infirmiers amputés par les coupes en santé

Les programmes d'externat pour les étudiantes en soins infirmiers, qui permettent aux futures infirmières de pratiquer certaines activités, sont amputés par les compressions dans le réseau de la santé. La FIQ et l'OIIQ demandent au gouvernement Legault de donner une directive claire pour rétablir rapidement l'accès aux externats partout en ...

Publié le 19 mai 2025

Une étude rappelle les bienfaits de l'activité physique dans un contexte de cancer

Une activité physique d'intensité modérée réduit de près de moitié le sentiment de fatigue associé au cancer et de deux à cinq fois le risque de dépression, montre une étude dont les résultats ont été dévoilés lors du congrès annuel 2025 de l'American Association for Cancer Research. Ces données s'inscrivent dans la foulée des études qui ...