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Santé

Percée dans la détection du cancer de la vessie

durée 13h00
24 avril 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne

Un test développé par des chercheurs de l'Université de Sherbrooke pourrait permettre non seulement de dépister plus facilement que jamais le cancer de la vessie, mais aussi de déterminer quels patients devraient être traités en priorité.

Les résultats sont si prometteurs que l'Organisation mondiale de la santé a décidé de participer au projet.

C'est par la présence de biomarqueurs, et plus précisément de protéines, dans un échantillon d'urine que le nouveau test déterminerait la présence, ou l'absence, d'un cancer.

«C'est comme les tests rapides de dépistage de la COVID», a expliqué le professeur François Michel Boisvert, du département d'immunologie et de biologie cellulaire de l'Université de Sherbrooke, dont l'équipe a développé ce test, entre autres en collaboration avec l'urologue Claudio Jeldres.

«On va voir des barres apparaître lorsque c'est positif ou négatif. Donc c'est ce qui va nous permettre de déployer ça vraiment facilement à travers la population.»

Le test permettrait aussi de caractériser la maladie, à savoir d'identifier les patients dont le cancer requiert une intervention prioritaire.

C'est la disponibilité et le perfectionnement de technologies de pointe, comme la spectrométrie de masse, qui ont ouvert la porte à la mise au point du nouveau test, a dit le professeur Boisvert.

«C'est une technologie qui est quand même assez nouvelle et qui n'était pas aussi performante il y a quelques années, a-t-il précisé. On n'était pas capables d'identifier suffisamment de protéines différentes pour trouver les biomarqueurs qui allaient fonctionner.»

Le nouveau test est en mesure de détecter «100 % des cancers» et a donc une «meilleure sensibilité» que ceux qui avaient été développés jusqu'à présent, a ajouté le chercheur, «ce qui fait qu'on a peut-être plus de chances que le test soit accepté comme remplacement de ce qui est présentement fait en clinique».

Le dépistage du cancer de la vessie se fait actuellement par cystoscopie, une procédure qui implique l'insertion d'une caméra par un spécialiste pour aller examiner la vessie. Dans la seule région de Sherbrooke, a dit M. Boisvert, le délai d'attente pour une cystoscopie est d'environ deux ans.

Le test pourrait aussi sauver de nombreuses vies dans les pays où la cystoscopie n'est pas disponible. C'est pourquoi l'Organisation mondiale de la santé a offert sa collaboration à l'institution sherbrookoise dans l’espoir de concevoir un test utilisable par toutes les populations.

L'efficacité du test a été démontrée auprès d'une centaine de patients et patientes en Estrie. Elle sera maintenant validée auprès d'un millier de personnes provenant de différentes régions du globe.

Les échantillons seront analysés en partenariat avec l’OMS, l’Université de Lyon et l’Université de Berlin. L’étude profite par ailleurs d’un financement du Conseil européen d'environ 1,5 million $.

Le cancer de la vessie est plus courant chez les hommes que chez les femmes. Environ 12 000 personnes reçoivent un diagnostic chaque année au Canada.

Il s'agit du cinquième cancer le plus courant au Canada. Il s'agit aussi du cancer le plus dispendieux à traiter, en raison d'un taux de récidive qui oscille entre 60 % et 70 %. Les patients qui ont reçu un diagnostic doivent aussi se soumettre à une cystoscopie tous les trois mois, pour le reste de leurs jours.

«On va diminuer beaucoup les coûts et ça va devenir beaucoup plus facile à suivre», a dit le professeur Boisvert.

Le test pourrait aussi élargir considérablement le dépistage du cancer de la vessie. On pourrait par exemple envisager que tous les individus de 50 ans et plus soient dépistés tous les cinq ans, a-t-il dit.

Le tabagisme est le principal facteur de risque, mais l'âge et une exposition professionnelle à certains produits chimiques sont aussi en cause. Le symptôme le plus courant est la présence de sang dans l'urine.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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