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Nouvelle étude

L'heure du dodo influencerait le poids et le tour de taille des enfants

durée 15h00
25 avril 2023
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne

Un décalage de seulement trente minutes entre l'heure à laquelle les enfants vont au lit les soirs d'école et l'heure à laquelle ils vont au lit les jours de congé pourrait avoir une influence néfaste sur leur tour de taille et leur poids, prévient une nouvelle étude.

Si on savait déjà qu'un sommeil de mauvaise qualité peut avoir des répercussions indésirables sur la santé, cette recherche complexifie la situation en ajoutant à l'équation un facteur qui passait apparemment sous le radar jusqu'à maintenant.

«Cette étude démontre que se coucher trop tard la semaine a des impacts délétères, et la même chose la fin de semaine, mais surtout si on a une grosse différence entre ces heures-là», a résumé la docteure Mélanie Henderson, qui est pédiatre endocrinologue au CHU Sainte-Justine.

Les auteurs finlandais de cette étude ont procédé à une analyse longitudinale d'environ 5000 enfants âgés de 9 à 12 ans. Ils ont constaté qu'une heure de coucher plus tardive lors des jours de congé ― et des fluctuations de l'heure de coucher ― à l'âge de 11 ans étaient associées à l'ajout de 0,6 centimètre au tour de taille deux ans et demi plus tard.

Si cela peut sembler modeste, a dit la docteure Henderson, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un effet «cumulatif» qui entraînera un risque accru au fil du temps, d'autant plus qu'il sera probablement associé à d'autres éléments, comme les habitudes alimentaires.

D'ailleurs, dit-elle, ceux qui dorment peu ressentiront ce qu'elle appelle une «fausse faim» et auront tendance à rechercher des aliments riches et denses en calories pour se donner de l'énergie, ce qui pourra ensuite entraîner une prise de poids.

Ceux qui dorment peu sont aussi plus susceptibles de présenter une adiposité centrale plus importante ― comparativement à une adiposité plus généralisée ― qui peut être particulièrement nocive pour la santé, a rappelé la docteure Henderson. Cela pourrait expliquer le tour de taille accru vu par les chercheurs finlandais.

Une heure ou deux plus tard

Les chercheurs ont constaté, en moyenne, que les enfants allaient au lit une heure plus tard lors des jours de congé, comparativement aux jours d'école. Un enfant sur huit allait toutefois au lit deux heures plus tard.

Ce délai avant d'aller au lit, et une heure de coucher plus tardive, étaient plus fréquents chez les jeunes qui consacraient beaucoup de temps à un écran.

«Sur la base de nos conclusions et de celles d'autres chercheurs, nous supposons que le manque d'uniformité dans les heures de coucher et de sommeil est probablement dû au temps passé devant un écran et à la socialisation avec les pairs», rapportent ainsi les auteurs dans le Journal of Sleep Research.

Cela pourrait entraîner un «dérèglement circadien» qui viendrait interférer avec le métabolisme, ajoutent-ils.

«Cliniquement, je vois très fréquemment des jeunes qui ont des heures de coucher très tardives parce qu'ils sont derrière leurs écrans à jouer à des jeux vidéo ou à regarder des vidéos (...) et ça brime la durée du sommeil et la qualité du sommeil», a confirmé la docteure Henderson.

Le fait pour des adolescents de se coucher à une «heure raisonnable» la semaine, mais beaucoup plus tard la fin de semaine, aura un effet sur leur sommeil, «et on sait que ces effets-là ont une propension à avoir des effets néfastes sur la santé, dont un risque d'obésité plus grand», a rappelé la docteure Henderson.

«Ce que j'explique à mes patients, c'est que si tu te couches à 10h30 les soirs de semaine, mais que le vendredi puis le samedi soir tu te couches à 4h du matin, rendu au dimanche soir, c'est comme si tu étais allé en Europe pendant la fin de semaine pour ton corps», a-t-elle illustré en abondant dans le même sens que les chercheurs finlandais.

Une analyse plus poussée a montré aux chercheurs que l'association entre l'heure de coucher et une adiposité plus importante était à sens unique: les enfants dont l'heure de coucher fluctuait présentaient une adiposité plus importante, mais une prédisposition génétique à une adiposité plus importante ne semblait pas responsable du délai avant d'aller au lit.

Par ailleurs, sur un plan biologique, peut-on lire dans l'étude, des études antérieures ont démontré qu'une heure de coucher plus tardive est associée à un sommeil de moins bonne qualité. Le cycle du sommeil pendant lequel le corps se répare et croît pourrait notamment être absent.

«Ça rappelle aux parents qu'il ne faut pas que les enfants se couchent tard la semaine, ni la fin de semaine, a conclu la docteure Henderson. On ne devrait pas avoir de gros décalages. Les jeunes qui ont de façon chronique une heure de coucher très tardive la semaine et beaucoup plus tardive la fin de semaine, ça brime la qualité de leur sommeil, la durée de leur sommeil aussi, et au long cours, ce qu'on voit, c'est que ça a des impacts importants et persistants dans le temps.»

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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