Courir vers le basketball… en fauteuil roulant

Par Claude-André Mayrand
Qui a dit que le basketball en fauteuil roulant était un sport réservé aux athlètes à mobilité réduite? Pour les frères Nicolas et Benjamin Palmer, il n’existe aucun sentiment d’imposteur lorsqu’ils prennent place dans leurs fauteuils.
Initiés au basketball en fauteuil roulant par leur père, les deux jeunes Lavallois ont vite épousé ce sport qui est, à leurs yeux, un sport collectif qui porte mieux son titre que le basketball.
«Au basketball debout, un seul joueur étoile peut tout faire seul, ce qui est impossible en fauteuil roulant, explique Nicolas. Tu n’as pas le choix de fonctionner en équipe.»
Résidents de l’Île-Verte, Nicolas, 20 ans, et Benjamin, 16 ans, évoluent avec les Tornades du Centre d’intégration à la vie active (CIVA), une équipe montréalaise qui a terminé au quatrième rang du Championnat de la Ligue canadienne de basketball en fauteuil roulant disputé le mois dernier à Montréal.
Benjamin est aussi membre de l’équipe de basketball debout de son école secondaire, mais il préfère la version en fauteuil roulant.
«Le concept d’équipe est plus important et tous les joueurs ont un rôle clé.»
Dur sur les mains
Si les points se calculent de la même façon et le temps d’une partie est sensiblement le même, des habiletés différentes sont requises pour pratiquer ces sports.
«On apprend à lancer sans utiliser nos jambes», illustre Nicolas en parlant de l’impulsion utilisée pour sauter pour les joueurs debout.
Toute utilisation des jambes est sujette à une faute technique, sauf quand un fauteuil tombe à la renverse.
«C’est une technique de jeu différente en fauteuil, ajoute Benjamin. Le fait de devoir avancer le fauteuil impose de réfléchir davantage à nos déplacements.»
La partie du corps qui en prend le plus pour son rhume lors de la pratique du basketball en fauteuil, ce sont les mains.
«Nous n’avons pas le droit de porter des gants en compétition», explique Nicolas, qui étudie en mathématiques à l’Université de Montréal.
«On en vient à se développer de la corne, mais un débutant terminerait sa première journée avec les mains couvertes d’ampoules», ajoute Benjamin qui complète, de son côté, son 5e secondaire à l’École d’éducation internationale de Laval.
Système de pointage
Dans les règlements du sport, il existe un système de pointage qui empêche les équipes d’avoir sur le terrain cinq joueurs non handicapés en même temps.
«Tous les joueurs sont classés sur 4,5 points selon leurs capacités physiques, explique Nicolas Palmer. Ceux qui sont handicapés sévèrement sont classés 1 point et chaque équipe ne peut avoir plus de 15 points sur le terrain en même temps.»
Les Gladiateurs de Laval, l’équipe à battre
Les Gladiateurs de Laval ont remporté la médaille d’or du Championnat de la Ligue canadienne.
«L’équipe est très expérimentée et nos entraînements nous aident grandement à nous développer», explique Carl Pelletier, originaire de l’Île-Perrot et membre des Gladiateurs depuis deux ans.
L’athlète non handicapé de 24 ans voit son fauteuil davantage comme une pièce d’équipement et il ne se sent pas imposteur lui non plus.
«J’ai rarement croisé du monde qui ont compris sans explications pourquoi je joue en fauteuil roulant même si je ne suis pas handicapé, raconte-t-il. Je suis toujours obligé d’expliquer pourquoi je le pratique et ce que j’aime dans mon sport. C’est vraiment un sport rapide qui gagne à être connu», conclut-il.
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