Le programme de hockey scolaire de Georges-Vanier prend du gallon

Par Claude-André Mayrand
La direction des Gladiateurs de l’école secondaire Georges-Vanier a un seul but en tête quand les joueurs du programme foulent la glace : les mener vers un diplôme d’études supérieures après leur secondaire. C’est avec cet objectif qu’elle encourage ses jeunes dans leurs efforts sportifs et académiques.
Le coordonnateur Emmanuel Lavigne a reçu L’Écho de Laval dans les quartiers des Gladiateurs au sein de l’établissement de Duvernay.
Bénéficiant d’installations dignes des ligues professionnelles à l’intérieur même de l’école Georges-Vanier, à quelques pas de l’Aréna Yvon-Chartrand, les joueurs sont accompagnés par plusieurs entraîneurs et professionnels qui les poussent à viser les plus hauts sommets du hockey scolaire.
«Notre objectif est de couper le décrochage et stimuler nos jeunes à réussir à l’école, explique Emmanuel Lavigne. S’il faut couper le hockey à un joueur pour favoriser sa réussite, on n’hésite pas à le faire, tout en restant positif dans la démarche. Je pense que ça fonctionne bien et je dirais qu’on a un taux de réussite de 90 %.
La réussite académique passe bien avant la réussite sur la glace et on veut en faire des hommes d’honneur», ajoute-t-il.
Un horaire bien rempli
Emmanuel Lavigne était à l’emploi de Hockey Laval avant de passer au hockey scolaire. Il compare le calibre de jeu de la première division des 17 ans et moins à du AA.
«J’étais vraiment heureux chez Hockey Laval, mais dans mon fond intérieur, j’ai toujours pensé que le hockey devait être scolaire et encadré à travers l’école. Les horaires sont plus faciles autant pour les jeunes que pour leurs parents, explique-t-il. Les jeunes sont ici de 8 h à 16 h et peuvent souper et passer leurs soirées avec leurs familles, ce que le hockey civil ne leur permet pas, avec les pratiques et parties en soirée.»
Les équipes disputent une trentaine de parties pendant la saison et ont 100 heures de pratique par année. Chaque équipe est l’hôte d’au moins une fin de semaine de parties pendant laquelle toutes les équipes de la division disputent trois rencontres en deux jours.
Les attaquants, les défenseurs et les gardiens de but ont droit à des entraînements spécifiques en rotation, et les joueurs ont aussi droit aux conseils de nutritionnistes. Les entraînements se font autant sur la glace qu’en gymnase.
«On veut leur offrir un encadrement sérieux pour les encourager et favoriser la rétention scolaire», explique Emmanuel Lavigne.
Sur les bancs d’école, les joueurs suivent le programme d’apprentissage modulaire individualisé (AMI) qui leur impose des modules à suivre et un échéancier à respecter.
«Tant et aussi longtemps qu’ils sont à date dans leurs modules, ils sont autorisés à jouer au hockey, ajoute l’homme de 34 ans, qui enseigne l’éducation physique au Collège Montmorency à temps plein en plus de coordonner les quatre équipes des Gladiateurs. S’il y a du retard, il y a des périodes de tutorat à suivre, de même que des cours du samedi. Si le retard persiste, on suspend le hockey.»
Plus que du hockey
S’inspirant des prep schools américains, la direction des Gladiateurs oblige les joueurs à pratiquer un deuxième sport dans leur année.
«L’idée est de leur inculquer une discipline extérieure, varier leurs intérêts et, en plus, leurs qualités athlétiques s’améliorent en pratiquant un autre sport», explique Emmanuel Lavigne, qui est aussi préparateur physique pour plusieurs joueurs de hockey, dont le Lavallois Philippe Dupuis.
L’an dernier, l’athlétisme a été le sport le plus choisi pour complémenter le hockey. Le soccer et le football sont aussi très prisés.
Fondée en 2010, la LHPS réunit 17 écoles, qui alignent 48 équipes. Georges-Vanier est la seule école lavalloise dans la ligue et fournit quatre de ces équipes, soit deux de 17 ans et moins (division 1 et division 2), une de 15 ans et moins et une autre de 13 ans et moins.
Le coordonnateur lavallois se désole du fait que le programme des Gladiateurs soit peu connu sur l’île Jésus. «Il y a plus de joueurs qui viennent de la couronne nord que de Laval», confie l’ancien élève de Georges-Vanier.
Il en coûte environ 4 000 $ pour inscrire un joueur dans ce programme. Plusieurs pièces d’équipement sont fournies dans le prix.
Des essais auront lieu à la fin du mois de novembre pour la prochaine saison.
Un ancien du hockey préparatoire scolaire dans la LNH
L’ancien capitaine de l’Armada de Blainville-Boisbriand, Xavier Ouellet, est devenu, le 21 octobre dernier, le premier joueur issu du programme de hockey préparatoire scolaire du Québec à jouer dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Le défenseur a fait ses débuts avec les Red Wings de Detroit.«Dans la LNH, 60 % des joueurs viennent du junior canadien et 40 % proviennent des prep schools et universités américaines, précise Emmanuel Lavigne. Notre objectif est de vendre notre programme en faisant réaliser aux joueurs que même si le hockey ne fonctionne pas, ils auront un bagage, la chance d’aller à l’université, de décrocher un diplôme et on leur donne une chance d’aller chercher une bourse et même d’être repêchés un jour. Toutes les options restent valides.»
Ouellet est passé par le programme Ulysse en 2008 avant de poursuivre son apprentissage dans le midget AAA et la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ).
Le programme Ulysse de l’école secondaire de l’Odyssée, à Terrebonne, est un précurseur de la LHPS et a joint la ligue à sa fondation en 2010-2011.
Parmi les anciens joueurs des Gladiateurs qui poursuivent leur carrière dans les niveaux supérieurs, citons les frères Brandon et William Gignac, qui évoluent respectivement avec les Cataractes de Shawinigan et les Saguenéens de Chicoutimi dans la LHJMQ.
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Pour plus d’informations ou pour joindre les Gladiateurs : [email protected] ou 450-662-7000 poste 4727
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